DIVNOE


Primitive ungrouped achondrite 


Lame mince de Divnoe PAUNGR.



GENERALITES SUR LES ACHONDRITES PRIMITIVES



La météorite trouvée à Divnoe, dans la région de Stravopol en Russie (sept. 1981 – une seule pierre de 12,7 kg), est une achondrite primitive. Cette nuance souligne que cette classe des achondrites primitives regroupe des météorites pierreuses partiellement différenciées. Leurs corps parents se sont formés par une fusion partielle de chondrites avec migration du fer liquide. 



Belle plage de l’achondrite non groupée de Divnoe.



La différenciation est toutefois restée incomplète et la composition chimique est proche de celle des chondrites. On dit que la minéralogie est subchondritique. Les chondres ont pratiquement disparu mais il en subsiste qui sont déformés ainsi qu’un peu de métal libre et des sulfures.

Les diverses classes rassemblent les acapulcoïtes, les lodranites, les winonaïtes et les brachinites. Evidemment il existe des différences entre les divers corps parents, la diversité des astéroïdes étant grande. En outre, on découvre encore des météorites que l’on ne sait pas classer dans une de ces familles. D’une manière générale, on dira simplement qu’elles restent
non-groupées (ungrouped en anglais). Par certains caractères, elles ressemblent à l’une des classes, mais ne peuvent y entrer car des antinomies sur d’autres propriétés ne le permettent pas. Les proportions isotopiques de l’oxygène sont déterminantes.



LITHOLOGIE DE DIVNOE



Revenons à la météorite de Divnoe. C’est une achondrite primitive non-groupée. Elle ressemble le plus aux brachinites. Les brachinites sont riches en olivine et relativement pauvres en orthopyroxènes. Leur granulométrie est variable, de moyenne à grossière (200 à 1000 mµ). Les grains cristallins montrent une orientation privilégiée, ce qui est un argument en faveur d’une origine dans une chambre magmatique du corps parent.

Ce caractère constitue l’un des nombreux arguments prouvant que ce ne sont pas des chondrites qui auraient subi une métamorphose thermique, mais bien une différenciation.

 



Divnoe – un détail de la vue précédente.
L’orientation privilégiée des divers cristaux témoigne de 
leur origine dans un dépôt d’une chambre magmatique.



Des modèles ont montré qu’une part de 20 % d’une source chondritique aurait fondu à 1300°C. Un refroidissement rapide aurait suivi avec une perte de mélange encore fondu (le fond de cuve…) ce qui aurait induit une chute de la concentration des éléments Na et K dans le plagioclase. Des résidus de cette phase auraient ensemencés les plages poecilitiques.

Quelques achondrites primitives non-groupées constituent des jalons importants dans la classification des achondrites. Elles ressemblent aux brachinites, tout en s’en distinguant. Ce sont en particulier la météorite trouvée en Antarctique (Roberts Massif) RBT 04239 ACH-ungr., Divnoe ACH-ungr. (Russie), Tafassasset ACH-ungr. (Niger) et le groupe des brachinites.

En résumant, la lithologie de Divnoe se présente sous deux aspects :
une lithologie grossièrement grenue constituée d’olivine (Fa 25.5) riche en magnésium.
Une lithologie riche en opaques contenant de l’olivine (finement grenue) Fa 23.33, des orthopyroxènes, de l’augite (pyroxène monoclinique avec calcium).
Des portions poecilitiques relativement grandes complètent le tableau. Elles contiennent en plus des pyroxènes, du plagioclase, avec relativement peu de potassium.
Les phases opaques et les parties poecilitiques ne sont pas réparties de façon homogène. Elles sont délimitées par des frontières.

Roger WARIN.