Hopéite

Moresnet - B



Hopéite, Moresnet (Prov. Liège, B.)
Coll. Fr. Coune © R. Warin.



S’il fallait commencer aux débuts des temps de la Région Liégeoise Industrieuse pour y associer un minéral, avant même que la Belgique ne glapisse ses premiers hymnes nationaux sur les barricades bruxelloises, le choix de cette micromonture du mois serait opportun. Vers 1822, à Altenberg (la Vieille Montagne), Moresnet, Prov. Liège, fut découverte la hopéite avant la naissance même du pays. Le minéral fut envoyé à un savant anglais, David Brewster, qui en détermina la nature (1824). Ce gisement de sulfures de zinc est donc la localité-type de ce minéral.

Ce phosphate de zinc hydraté a été dédié à Thomas Charles Hope, chimiste à l’Université d’Edimbourg. Sa formule chimique est relativement simple :
Zn3(PO4)2.4H2O.



Dessin automorphe du cristal de hopéite précédent.
L’allongement selon [001] peut être plus important que sur le schéma.



Divers phosphates de zinc naissent de l’oxydation secondaire de la sphalérite, appelée blende en ces temps éloignés déjà. En plus de la hopéite, existe la para-hopéite, une espèce dimorphe. Sont également possibles la tarbuttite et la scholzite.

La hopéite se présente à Moresnet sous la forme de prismes orthorhombiques (holoédrie). Trois clivages sont possibles, celui selon la face du prisme {100} est parfait. Le clivage {010} est bon, le troisième médiocre. A.M. Fransolet a décelé la hopéite dans les calcaires silicifiés de Richelle. Quelques autres gisements de zinc l’ont révélée, dont la Zambie (Mine Kabwe (Broken Hill), la Namibie (Tsumeb), le Canada (Mine d'Hudson Bay, Salmo, Colombie Britannique), l’Australie (Reaphook Hill, près de Blinman, Chaîne de Flinders).

Les principales formes cristallographiques qui modifient l’aspect de ces prismes sont : les prismes {100}, {110}, {310}, {120}, {031}, le pinacoïde {001} et les dipyramides {111} et {131}. Le schéma suivant correspond à la photo et il donne les diverses faces indicées.

La hopéite de Moresnet est incolore On la trouve très rarement dans de petites cavités d’un minerai calaminaire massif en paragenèse de cristaux d’hémimorphite. La section perpendiculaire est presque carrée.

Roger Warin