barite

Ce minéral bien connu des amateurs ne nécessite pas de présentation particulière. Au Katanga, le site de Shangulowe est particulièrement remarquable, et cela depuis très longtemps. Ainsi nous montrons la photo et le modèle cristallographique (système d’axes de Buttgenbach) d’un échantillon récolté durant l’époque coloniale du Congo belge. Ce cristal (35 x 8 mm) est intéressant par la pureté et l’étrangeté de son habitus. Avec sa base inférieure non cassée, il présente une pseudo-mériédrie qui n’est qu’apparente, car la barite est holoédrique. Palache et all. [Dana vol.2 – (1951)] avaient déjà signalé cette particularité. En effet, le pinacoïde {100} tronque d’une manière inattendue le prisme {011}, ne laissant pas apparaître la totalité du prisme {3 0 11} ({6 0 11} selon Dana) très aigu (biterminaison). Le pinacoïde {001} termine ce cristal intéressant. Nous n’avons jamais vu qu’un seul échantillon de ce type. Ce cristal provient d’un filon contenant de la pyrite hématisée. La destruction naturelle de ces agrégats a libéré ce type de barite. La barite est opaque et de couleur blanc crème (Photo 2 & 3), avec une couverture d’un dépôt ferrugineux [1].

Shangulowe est une localité offrant une minéralisation sulfurée. Elle est située dans la partie centrale de l’arc cuprifère du Katanga méridional (voir (2) sur la carte du Katanga). Elle se trouve au Nord-Ouest de Likasi et de Kambove (ce « Cahay-Vielsalm » katangais est situé à 14 km de Kambove). Alors que les barites extraites étaient de taille relativement modestes (1950 – 1960), de nouvelles découvertes ont récemment été faites (1997 – 2001) présentant des groupements polycristallins très esthétiques pouvant dépasser 20 cm, de teinte gris verdâtre.

MORPHOLOGIE

Les cristaux de barite de Shangulowe présentent généralement un habitus épuré, peu de formes modifiant le cristal. Le corps du cristal est modelé en un prisme court par les deux pinacoïdes {001} et {100}. La terminaison en dôme est assurée par le prisme {210} (plans du clivage possible). Parfois, un autre prisme {011} tronque ce toit en pans obliques. Indifféremment quand elles sont toutes deux présentes, l’une de ces dernières formes est prépondérante sur l’autre.

(Photos 4, 5 & 6).

BARITE SELENIFERE

A Musonoi, dans la partie Ouest des Mines, on a trouvé de la barite sélénifère très jolie. Les cristaux peuvent être centimétriques, mais ce sont les plus petits qui sont les plus beaux, étant gemmes et de couleur ambrée. Contenant du sélénium, elle accompagne les sélénites, particulièrement la guilleminite, un hydroxy-sélénite d’uranyle et de baryum. Le sélénium est présent dans la gangue appelée digénite sélénifère (photos 7 & 8).

[1] H. Buttgenbach, Les Minéraux de Belgique et du Congo belge – Vaillant-Carmanne éd., Liège - p.497 (1947).

[2] Yaping Li and Peter C. Burns – Robert A. Gault - A new rare-earth-element uranyl carbonate sheet in the structure of bijvoetite-(Y), Can. Mineral., 38, 153-162 (2000).

Roger WARIN.