BILLIETITE
Ba (U6+O2)6 O4 (OH)6 . 4H2OOxyde d’uranyle et de baryum hydraté. |
INTRODUCTION
La billietite a été nommée en l’honneur du cristallographe belge Valère Louis BILLET (1903 – 1944), Chef de Travaux à l’Université de Gent. Il fut abattu quelques jours avant la fin de la guerre, par un S.S. à bord d’un transport de prisonniers en voie de couler, alors qu’il se portait au secours des malades. Il était chef du Front de l’Indépendance en Flandre Orientale. LOCALITE
La
localité – type de ce minéral est une fois de plus, Shinkolobwe
(Katanga, R. D. Congo). La billietite fait partie des oxydes d’uranium rares, minéraux secondaires de la zone d’oxydation des dépôts hydrothermaux d’uranium découverts à Shinkolobwe (Katanga). La billietite s’y trouve associée à l’uranophane (en aiguilles jaune verdâtre), à la becquerelite (tablettes allongées jaune à jaune ambré) qui est une espèce proche, à la wölsendorfite rouge brique, à la très rare richetite et à la masuyite (prismes courts aplatis pseudo-hexagonaux rouge-orange). La kasolite et la rutherfordine complètent le tableau. Tous ces minéraux forment des croûtes microcristallines sur l’uraninite massive, présentant parfois des cristaux cubiques. La distinction de la plupart de ces minéraux reste très difficile, car ils présentent de grandes similitudes de couleur et d’habitus. On a aussi trouvé de la billietite à Musonoï. MORPHOLOGIE
Les
cristaux de billietite se
présentent sous la forme de cristaux tabulaires dont le contour peut être
hexagonal. La teinte jaune-ambre, l’éclat et la transparence rappellent
beaucoup la becquerelite. On peut facilement confondre ces deux espèces.
Le dichroïsme est plus net chez la billiétite. L’examen microchimique,
par exemple aux acides (HCl), les distingue aisément. Une
étude cristallographique sommaire [1], basée sur l’indexation (010) de
la face tabulaire, conduit schématiquement aux dessins. Les
cristaux simples sont assez rares. Ils se présentent le plus souvent sous
la forme de tablettes allongées ou même de bâtonnets formés de deux
individus maclés suivant la pyramide {111}. L’analyse optique décèle
parfois cette macle dans des cristaux apparemment simples. Selon cette
indexation de Vaes, le plan de clivage est (010).
CRISTALLOGRAPHIE
De
formule Ba [(UO2)6 O4 (OH)6] .
4H2O, la billietite [2] est l’analogue baryum de la
becquerelite Ca [(UO2)6 O4 (OH)6]
. 8H2O. Elle
appartient au système orthorhombique, groupe spatial Pbn21
a =
12,0720
b = 30,167 c = 7,1455 Å
Z = 4. STRUCTURE
Les
oxydes hydratés d’uranyle [2] forment un groupe de minéraux qui ont
comme seuls anions O2- et (OH)- et comme cations
principaux (UO2)2+. D’autres gros cations sont présents
en quantités variables, tels que K+, Ca2+, Sr2+,
Ba2+, Pb2+ et parfois Bi3+. La
structure de la billietite, tout comme celle de la becquerellite, contient
des groupes uranyles (UO2)2+ quasi linéaires
coordinés par 5 groupes (O2-, OH-) en formant des
bipyramides pentagonales [(UO2)O2(OH)3].
Ces polyèdres partagent leurs arêtes pentagonales en formant des
feuillets de [(UO2)6O4(OH)6]n2n-.
Chez la billietite, ces feuillets sont parallèles à la face {010}
(indexation de Vaes). Ces feuillets sont unis entre eux par les autres
cations et par des molécules d’eau.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
J. F. Vaes, Six nouveaux minéraux d’urane provenant de Shinkolobwe, Ann.
Soc. Géol. Belgique, 70, B 212 _ B 225 (1946-1947). [2]
M. Katherine Pagoaga, D. E. Appleman & J. M. Stewart – Crystal
structures and crystal chemistry of the uranyl oxide hydrates
becquerelite, billietite and protasite, Amer. Miner.
72,
pp. 1230-1238 (1987).
Roger Warin |