DEMESMAEKERITE

Cu5Pb2(UO2)2(SeO3)6(OH)6 . 2H2O

Musonoi, Katanga, R.D. Congo

Photo 1 - Demesmaekerite, Musonoi – magnifique groupe de 6 mm.

Photo 2 - Demesmaekerite, Musonoi – cristal de 2 mm.

Photo 3 - Demesmaekerite, Musonoi – monocristal de 1.4 mm.
L’éclat des parties brunes, réfléchissantes, montre l’aspect 
des cristaux frais, n’ayant subi qu’une faible déshydratation. 

Photo 4 - Demesmaekerite, Musonoi, bouquet de cristaux frais,
 non déshydratés, vert bouteille avec un grand éclat. 
Groupe de 2.7 mm.

Photo 5 - Demesmaekerite, Musonoi – cristaux lamellaires 
disposés en éventail (régime de bananes) (2.3 mm).

Photo 6 - Demesmaekerite, Musonoi. – 
Monocristal biterminé idiomorphe (2.2 mm), éclat, 
transparence partielle (une extrémité et partie centrale).

Photo 7 - Kasolite en pseudomorphose de demesmaekerite, Musonoi.(8 mm). 

La demesmaekerite est dédiée à Gaston DEMESMAEKER (1911 -   ), ingénieur des mines belge qui a étudié le gisement de Shinkolobwe (Katanga). Il fut directeur du Département Géologie de l’Union Minière du Haut-Katanga.  

La demesmaekerite nouvelle est vert bouteille, parfois légèrement brunâtre, et transparente. La photo 6 illustre un monocristal dont l’une des terminaisons est transparente et d’une teinte vert clair. La symétrie triclinique y est bien mise en évidence. L’altération par un début de déshydratation colore les cristaux en jaune olive clair et les opacifie (photo 3). L’éclat des cristaux frais est adamantin, il devient mat après l’altération. Quand la déshydratation est plus poussée, la demesmaekerite devient jaune verdâtre (photo 2) et elle peut alors devenir très friable, car criblée de cavités.

Morphologie : 

La demesmaekerite appartient au système triclinique et à la classe cristalline (–1 holoédrie) (Cesbron et all.1965 & 1983). Les cristaux sont allongés suivant [100]. Ils sont aplatis sur {001} et parfois sur {010}. Une face courbe {-h-kl} affûtée termine certains cristaux en biseau.

Maille élémentaire : a = 11.955, b = 10.039, c = 5.639 ; a = 89.78, b = 100.36, g = 91.34 ;
a : b : c : = 1.1908 : 1 : 0.5617 ; Z = 1. Densité (calc.) = 5.42. Dureté = 3 – 4.

Pas de clivage.

Certains individus sont aplatis suivant (010). Cette dernière face est souvent striée parallèlement à la direction de l’axe de zone [101] relativement riche en facettes secondaires. On observe souvent une face courbe importante (-h-kl), très inclinée et impossible à indexer. Elle est la cause de la terminaison en biseau des cristaux de demesmaekerite.

Le corps prismatique du cristal résulte de la combinaison possible des pinacoïdes {010},{100}, {210} alors que la terminaison est faite de {1-11}, {0-11} et de toute une série de pinacoïdes en zone (axe de zone [101]). Ce sont des facettes ayant des arêtes parallèles. Elles vont de {-1.12.1}, à {-1-11} et même {-h-kl}. Toute cette zone imprime parfois au cristal un biseau courbe lui conférant la forme d’une banane. Nous illustrons ces propos par le dessin original de Fabien CESBRON et all.(1). 

Structure

C’est la première fois (2) que l’on rencontrait l’association U – Se dans un minéral. La structure du cristal est constituée de couches d’octaèdres [Cu(O,OH,H2O)6] parallèles au plan (010) et liées les unes aux autres par des chaînes obliques formées de ponts oxygène unissant les ions uranyles aux ions sélénium. Les couches parallèles d’octaèdres de cuivre sont reliées entre elles par l’intermédiaire des ions U, Se et Pb.  

Pseudomorphoses : 

Il arrive que l’on trouve des pseudomorphoses de demesmaekerite. Ainsi, typiquement, la kasolite peut se substituer chimiquement en une phase microcristalline au minéral initial dont il conserve la morphologie. L’exemple photographié ci-joint (groupe de 8 mm) (photo 7) montre bien la cristallisation caractéristique de la demesmaekerite et la teinte d’un jaune éclatant de la kasolite. C’est bien sûr une analyse qui permet de déduire la nature d’une telle pseudomorphose. 

Bibliographie : 

1) F. Cesbron, B. Bachet et R. Oosterbosch, Bull. Soc. Franç. Minér. Crist.
(1965) 88, 422 – 425.

2) Daria Ginderow et Fabien Cesbron, Acta Cryst. (1983) C39, 824-827.

Roger Warin