KAMOTOÏTE-(Y) 4UO3
. (Y,Nd,Gd,Sm,Dy)2O3
. 3CO2
. 14,5 H2O ou
carbonate hydraté d’uranium et de terres rares Kamoto-Est, Katanga, R.D. Congo |
La série
des Mines du Katanga présente des associations minérales secondaires
très diverses. Les carbonates y sont représentés sous la forme de
lepersonnite (Shinkolobwe et Swambo), de bijvoetite (Shinkolobwe,
Kamoto), de shabaïte-Nd (Kamoto), d’astrocyanite-(Ce) et de kamotoïte-(Y)
(Kamoto). La kamotoïte-(Y) est l’un des derniers minéraux du Katanga
à avoir été analysé (1986) par Michel DELIENS et Paul PIRET (1). La
kamotoïte-(Y) cristallise sous l’aspect de longues lattes jaune
citron, striées perpendiculairement à l’allongement. Les groupements
de cristaux superposés sont soit parallèles, soit flabelliformes (ou
en forme d’éventail, adjectif emprunté à la zoologie et à la
botanique) et plus rarement en touffes fibroradiées. Certains
atteignent 15 mm sur 1 mm de largeur. Les dépots de kamotoïte-(Y) sont
accompagnés d’uranophane (en nodules de la taille d’une tête d’épingle)
et beaucoup plus rarement, d’astrocyanite-(Ce). Des gummites jaunes et
oranges sur uraninite peuvent compléter le tableau. Les cristaux sont
le plus souvent couchés sur une gangue rocheuse et aussi sur uraninite. Les
cristaux tabulaires de kamotoïte-(Y) sont transparents à translucides
et leur éclat est vitreux. La couleur jaune citron s’atténue par
l’altération (déshydratation) et les cristaux s’opacifient. Le minéral
n’est pas fluorescent aux UV (courts ou longs). Il a été impossible
de mesurer la dureté des cristaux qui sont très sectiles et la densité
vaut 3.93 (théor. 3.94). Les
cristaux en tablettes sont fortement pléochroïques (jaune vif – g
= 1.731 ; jaune verdâtre pâle - b
= 1.667 et incolore - a
= 1.604). COMPOSITION
CHIMIQUE Les
valeurs extrêmes des pourcentages exprimés en oxydes sont : UO3 :
60 – 70, Y2O3 :
5,9 – 6,6, Nd2O3 :
2,0 – 3,0, Gd2O3 :
1,9 – 2,7, Sm2O3
: 1,6 – 2,2, Dy2O3
: 1,0 – 1,8. Il
faut remarquer l’absence totale de cérium dans la kamotoïte, alors
que Ce entre significativement dans la composition de
l’astrocyanite-(Ce) parfois associée. Les
terres rares des minéraux secondaires proviennent de la concentration
des éléments en traces associés à l’uranium de la pechblende et de
l’uraninite primaires (et non de la monazite primaire qui reste inaltérée). La présence
d’ions CO32- provoque une forte effervescence à
froid dans HCl dilué. CRISTALLOGRAPHIE
Système
monoclinique – 2/m - Groupe spatial P21/a . a
= 21.22
b = 12.93 c =
12.39 Å,
b
= 115.3 °. Les
cristaux de kamotoïte-(Y) sont aplatis sur (010) et allongés suivant
[100]. Ils ont l’aspect d’une bédane (burin étroit) formée par les
faces (001) et (10-1). Les arêtes [100] et [101] forment un angle de 35.1°. Clivages
orthogonaux : très facile selon {010} et net selon {001}. La
macle par réflexion sur (001) est fréquente, vraisemblablement à la
l’état microcristallin, car nous ne l’avons pas décelée
visuellement sur les cristaux idiomorphes de plusieurs échantillons. La
structure n’a pas été déterminée. LOCALITE-TYPE
Le seul
gisement connu de ce nouveau minéral est la mine de Kamoto Est, située
à l’Ouest de Kolwezi (voir la carte sur ce site). La kamotoïte-(Y) est
le minéral secondaire le plus abondant de la poche uranifère trouvée
sur ce gîte. Les pièces sont d’extraction récente (années ’80). La
kamotoïte-(Y) y est associée en particulier à la shabaïte-(Nd) en
plaquettes disposées en rosettes, à des globules fibroradiés
d’astrocyanite-(Ce) bleues et à des cristaux transparents
bleu-vert de schilingite-(Nd), ainsi qu’à l’uronophane jaune verdâtre. BIBLIOGRAPHIE
(1) La kamotoïte-(Y), un nouveau carbonate d’uranyle et de terres rares de
Kamoto, Shaba, Zaïre, par Michel DELIENS et Paul PIRET, Bull. Minéral.
(1986), 109, 643 – 647. |