LIKASITE

Cu3(OH)5(NO3) . 2 H2O

Likasi, Katanga, R.D. Congo

Ce minéral d’origine secondaire bien cristallisé, mais très rare, fut étudié (en 1955) par Alfred SCHOEP (1881 – 1966). Il tire son nom de la localité type, Likasi (Katanga). La likasite se trouve dans de petites cavités de la cuprite massive de cette mine, accompagnée de buttgenbachite et de brochantite. Une paragenèse de cristaux d’argent et de cuivre natifs est possible. 

La photo montre un échantillon constitué d’un empilement sur tranche de cristaux tabulaires bleus azur de likasite. Les individus ont une épaisseur de 0.05 mm. Ce groupe, long de 1.4 mm, est accompagné d’un faisceau de fibres de buttgenbachite, d’un bleu ciel plus clair (voir la page buttgenbachite). Les cristaux aciculaires verts sont de la brochantite (peu visibles dans le champ de la photo). 

Morphologie (1).

Les cristaux de likasite sont d’un bleu d’azur plus profond que ceux de la buttgenbachite. Ils ne sont jamais aciculaires. Ils sont orthorhombiques, tabulaires, aplatis suivant {001}. La forme dominante est le pinacoïde {001} qui constitue d’ailleurs le clivage parfait. Ces cristaux tabulaires sont terminés par les pinacoïdes {100} et {010}. Mais ils peuvent aussi être biseautés par des prismes tels que {101}, {105} et {108} ainsi que {012}, {014}, {018}). Ces formes sont peu développées.

Les cristaux de likasite peuvent atteindre 1.5 mm, mais l’épaisseur est de l’ordre de 0.03 à 0.05 mm.

Densité : 2.97 environ (mesure dans une solution d’iodure de méthylène).

La likasite se dissout facilement dans les acides dilués.

Cristaux transparents, bleu azur, pléochroïques (bleu légèrement verdâtre selon a et bleu violacé suivant b)

Structure (3).

La grande rareté de ce minéral a rendu l’analyse très difficile et les compositions successivement proposées par Schoep, puis Deliens, puis Declercq ont finalement été corrigées par H. EFFENBERGER.

En particulier, il n’y a pas de phosphore dans cette molécule.

a = 5.830 ; b = 6.775 ; c = 21.711 Å.

La formule est Cu3(OH)5(NO3) . 2 H2O avec 4 formules unitaires par maille élémentaire.

6 ions Cu2+ forment des polyèdres par coordination avec des O2-, s’assemblant en grands cycles condensés les uns aux autres. Ces séquences linéaires sont unies entre elles par les anions NO3- triangulaires plans en formant des feuillets accidentés (à l’échelle moléculaire), parallèles à (001). Ces feuillets sont interconnectés entre eux par des liaisons hydrogène faibles, ce qui est explique la facilité du clivage. 

Bibliographie.

1)               1) A. Schoep, W. Borchet et K. Kohler, Bull. Soc. Fr. Minér. Crist. (1955) 78, 84-88.

2)               2) J.P. Declercq, G. Germain et P. Piret, Acta Cryst. (1977) B33, 1422-1427.

3)               3) H. Effenberger, N. Jb. Miner. Mh., (1986) 101-110. 


Roger Warin.