MARTHOZITE Cu
(UO2)3 (SeO3)3 (OH)2 . 7H2O
ou sélénite hydraté d’uranyle et de cuivre. Musonoi,
(Ouest de Kolwezi), Katanga, R.D. Congo.
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Ce
minéral rare a été décrit en 1969 par Cesbron & all. Les
cristaux se trouvaient dans des cavités de la digénite sélénifère
de Musonoi. La
marthozite est dédiée à Aimé MARTHOZ (1864 – 1962), ingénieur
belge, directeur général de l’Union Minière du Haut-Katanga (1936
– 1945), Inspecteur Général du BRGM. Système
orthorhombique, classe pyramidale mm2 (comme l’hémimorphite). Le
clivage est parfait selon (100) tandis que celui suivant (010) est
imparfait. Densité = 4.44. La
marthozite appartient au groupe : derricksite, marthozite,
haynesite, piretite, guilleminite, demesmaekérite. Hormis la haynesite
(Utah), toutes ces espèces ont été trouvées sur le site de Musonoi,
excepté aussi la piretite qui provient de Shinkolobwe. Les
cristaux fraîchement découverts sont transparents, puis se déshydratent
à l’air en devenant opaques. D’après Cesbron, le cristal frais
pourrait contenir un peu plus d’eau de cristallisation qu’indiqué
dans la formule. |
Les
cristaux de marthozite sont triangulaires et aplatis selon le pinacoïde
(100). Leur couleur typique est jaune – vert, vert jaunâtre, même
vert – turquoise, vert brunâtre et également brune. Leur
habitus est typiquement celui d’un polyèdre à l’aspect d’un
triangle isoscèle, dont le sommet est souvent tronqué soit par une
face oblique, soit par le pédion (001), soit par ces deux formes. Les
échantillons dressés sur la gangue que nous avons examinés se présentent
(Fig. 1) avec le pinacoïde {100} dominant (2 faces principales parallèles).
Cette forme ouverte est fermée par le dôme {021} (indexation estimée).
Fréquemment
(Fig. 2), une troncature oblique apparaît sur le sommet en le
sectionnant parallèlement à l’axe b. Elle est produite par un dôme
peu développé du type {103} (valeur estimée). Ce dôme parallèle à
l'axe b est difficile à caractériser car il appartient à plusieurs
facettes en zone, souvent mal définies, parfois dans un continuum,
terminant le polyèdre triangulaire par un biseau courbe. En plus de
{103}, ces dômes peuvent être {101}, {201},{301} d’après Cesbron
(Fig. 3). Nous n’avons pas observé la forme {011} décrite par
l’auteur.
Certains cristaux donnent
l’image d’un sandwich, avec par exemple une couche centrale jaune,
entourée de deux couches vertes. Plusieurs cristaux peuvent s’accumuler
selon le plan (001). Les stries qui apparaissent dans l’épaisseur du
cristal selon la direction [001] sont les traces de ces plans. Il apparaît
parfois aussi des stries [010] sur les faces de {100} parallèles à
l’axe y. Certains
cristaux peuvent présenter en plus le pinacoïde {010} peu appuyé. Mais
il arrive lorsque cette modification est forte, qu’un nouvel habitus
prismatique de la marthosite apparaisse. Pour
illustrer ces propos, nous présentons 6 photos de marthozite. Il ne
faudrait pas croire en une certaine abondance de ce minéral qui reste très
rare jusqu’à maintenant (collectes anciennes). La taille habituelle est
de l’ordre du mm, mais nous vous présentons une échantillon de 8.5 mm
d’arête ! La
photo n°6 est donnée pour mettre en évidence la terminaison du sommet
du polyèdre isoscèle : soit le pédion (001), soit un dôme du type
{103}. Ces deux formes peuvent se concurrencer pour tronquer
horizontalement le profil du cristal. Roger Warin. |