SAYRITEPb2 [(UO2)5O6(OH)2].4H2O Hydroxy-oxyde d’uranyle et de plomb |
NOMENCLATURE
La sayrite a été décrite en 1983 par P. Piret et all. [1], qui ont dédié ce nouveau minéral au cristallographe américain Dr. David SAYRE (né en 1924), l’un des fondateurs des « méthodes directes » en cristallographie. David Sayre (IBM) est retourné à la cristallographie comme chercheur affilié à la « State University of New York at Stony Brook » . Comme la biologie, la cristallographie est devenue une science informatique, requérant des ordinateurs puissants et rapides, munis de logiciels astucieux et performants. "With
any luck, crystallography will take on a new life, extending its reach,
thanks to the magic of these machines and software," Mr. Sayre said. LOCALITE-TYPE
C’est
encore dans le remarquable gisement de Shinkolobwe (Katanga)
qu’a été trouvé pour la première fois ce minéral très rare. La
sayrite s’y trouve associée à l’uranophane (en aiguilles jaune verdâtre
ou en enduit), à la becquerelite (tablettes allongées jaune à jaune
ambré), à la richetite (en plaques hexagonales brun foncé à noires) et
à la masuyite (prismes courts aplatis pseudo-hexagonaux rouge-orange).
Tous ces minéraux forment des croûtes microcristallines sur l’uranite
massive, parfois sous forme cubique.
MORPHOLOGIE
La
sayrite apparaît sous l’aspect soit de cristaux isolés, soit en
empilement de plaquettes en forme d’éventail légèrement ouvert, soit
en sphères radiées, centrées sur un grain d’uraninite. Les auteurs décrivent
comme habitus typique, des prismes allongés selon l’axe b [010] et
aplatis sur {-102}. Les dimensions maximales sont 0.6 x 0.3 x 0.1 mm. Les
faces latérales du prisme sont faites de {-102} (larges), {001} (plus étroites)
et {100} (très étroites ou même inexistantes). Les faces terminales du
cristal ont la forme de petits pentagones irréguliers résultant des
modifications faites par {-102}, {110},{001} et {100}. L’angle
de 41° entre les vecteurs normaux aux faces (001) et (-102) est un critère
analytique de la sayrite. Le
profil de l’extrémité du cristal définie par (-110) et (110) vaut
environ 108° (env. 120° pour la masuyite). CRISTALLOGRAPHIE
Système
monoclinique – Groupe spatial P21/c – Groupe ponctuel 2/m (classe holoèdre). a
= 10.704
b = 6.960
c = 14.533 Å b
= 116.81. Z
= 2.
Densité calc. = 6.759 Le
clivage est assez net, selon {-102}. La
sayrite est dichroïque : jaune pâle selon Y et jaune ambre selon Z.
Z
~ a, Y = b et X ~ c. La
couleur varie du jaune orange au rouge orange. Les cristaux sont
translucides à transparents, avec un éclat vitreux à adamantin. STRUCTURE
La
sayrite possède une structure feuilletée constituée de feuillets
[(UO2)5O6(OH)2]n4n- reliés entre eux par les ions Pb2+ et les molécules
d’eau. Ces feuillets anioniques sont parallèles au plan de clivage
(-102). Deux types de sites polyédriques caractérisent ces feuillets
uranyles, ce qui les plisse fortement. La coordinence du Pb2+ vaut 9. Ce
type de feuillet est nouveau. BIBLIOGRAPHIE
[1]
Paul Piret, Michel Deliens, Jacqueline Piret-Meunier et Gabriel Germain,
Bull. Minéral.
(1983), 106, 299-304. ROGER WARIN. |