SODDYITE

 (U6+O2)2 SiO4 . 2H2O

Silicate d’uranyle hydraté

IINTRODUCTION 

La soddyite a été dédiée à Frederick Soddy(1877-1956), radiochimiste et physicien britannique qui étudia les isotopes.

 

LOCALITE

 

La localité – type de ce minéral est une fois de plus, Shinkolobwe (Katanga, R. D. Congo) (A. Schoep – 1922).

La soddyite est le silicate d’uranyle dont la formule est la plus simple. Ce silicate résultant de l’oxydation de l’uraninite accompagne les oxydes d’uranium rares, minéraux secondaires de la zone d’oxydation des dépôts hydrothermaux d’uranium découverts à Shinkolobwe (Katanga). Il se trouve typiquement dans les cavités de l’uraninite.

La soddyite y est associée à la fourmarierite, la vandendriesscheite, la schoepite, la becquerelite, la kasolite, la curite, la dewindtite, la torbernite, la rutherfordine, la sklodowskite…

 

D’autres localités congolaises ont produit la soddyite, comme les mines de Kasolo, Swambo et Musonoi.

 

MORPHOLOGIE

 

La soddyite prend surtout la forme de bipyramides orthorhombiques {111} basées par {001}. Ses cristaux sont trapus. Elle peut former des agrégats finement grenus en particulier avec la curite massive. Toutefois, les cristaux sont souvent loin d’être idiomorphes, formant des tonnelets et s’associant en petits groupes globulaires.

Les cristaux les plus gros sont millimétriques. 

La teinte jaune citron de la soddyite contraste dans les tapis duveteux de curite rouge ou parmi d’autres oxydes d’uranyle. Cette couleur peut aussi être ambrée et même tendre vers le rouge (enduit de microcristaux de curite ?). Le cœur du cristal peut parfois être jaune opaque alors que ses bords sont transparents ou translucides. Le lustre est gras à adamantin. Le plus souvent, les cristaux sont opaques. Dureté très faible = 3.5 et densité (calc.) = 5,09. Clivage parfait selon {001} et bon suivant {111}.

La soddyite est biréfringente et pléochroïque : X = incolore, Y = jaune très pâle et Z = jaune vert pâle.

Fluorescence : jaune orangé.

La soddyite est soluble dans les acides dilués, produisant un gel.

 

CRISTALLOGRAPHIE

 

De formule (U6+O2)2 SiO4 . 2H2O, la soddyite appartient au système orthorhombique, classe dipyramidale (holoédrique) mmm, groupe spatial Fddd  

a = 8,32                 b = 11,21           c = 18,71 Å                  Z = 8.

Le modèle dessiné ci-dessus du cristal résume les diverses formes modifiantes habituelles.

L’habitus est contrôlé par la forme dominante, la bipyramide {111} (rhomboctaèdre) relativement pentue. Des bipyramides moins aiguës {113}, {114} peuvent modifier les cristaux. La base faite du pinacoïde {001} est fréquente.

Les cristaux peuvent aussi prendre une allure prismatique, suite à la présence du prisme {110}. Ils sont parfois allongés selon [110] et striés, suite à l’ébauche oscillatoire des diverses bipyramides.

 

STRUCTURE

 

La soddyite est le seul silicate d’uranyle caractérisé par un rapport uranium / silicium égal à 2 : 1.

Sa structure est faite de chaînes intimement liées entre elles (crosslinked) par le partage des tétraèdres simples SiO4. Il se forme ainsi un squelette tridimensionnel.

BIBLIOGRAPHIE 

[1] H. Buttgenbach – Les Minéraux de Belgique et du Congo Belge, p. 385-386 (1947).

[2] F. V.Sthol and D.K. Smith – The crystal chemistry of uranyl silicate minerals, Amer. Mineral., 66, 610-625 (1981).

 

ROGER WARIN