(Pb,Ba)U6+2O7
. 2H2O Oxyde
d’uranyle, de plomb et de baryum hydraté.
Formule brute approchée de Pb6,16Ba0,36[(UO2)14O19(OH)4](H2O)12 |
INTRODUCTION
La wölsendorfite doit son nom à la localité-type, Wölsendorf, Oberpfalz, en Bavière (Allemagne). Elle y a été découverte dans des fissures de fluorite (1957) et identifiée par PROTAS (1957). Ce minéral fut longtemps confondu à la fourmariérite. Burns a établi la présence du baryum, rendant partiellement caduque la formule du Glossary (avec cations Ca2+). Environ
200 minéraux contiennent le cation U6+. Ils constituent des
composantes significatives des zones d’oxydation des gisements
d’uranium. Leur étude est réellement d’actualité car ils ont une
grande importance environnementale, pouvant même résoudre des problèmes
de stockage des résidus nucléaires ou élucider leurs évolutions au
cours du temps. Ces minéralisations secondaires peuvent aussi se
trouver sur les haldes résiduaires de l’exploitation des mines
d’uranium, étant aussi combinées avec des actinides. Les minéraux
d’uranyle peuvent avoir un impact sur la mobilité des divers radioéléments
dans des sites de dépôts en les incorporant dans leurs structures
cristallines lors de leur croissance, ou par échange d’ions entre des
cristaux déjà formés et des solutions porteuses de radioéléments
(Burns). Environ 60 structures de ces minéraux ont déjà été établies.
Peter
c. burNS reste le grand
artisan actuel d’une minéralogie qui semble atteindre les frontières
actuelles de la Science. Vu l’affinité de l’U pour l’O,
les chaînes presque linéaires du cation (UO2)2+
sont parties constituantes de toutes ces structures. LOCALITE
La wölsendorfite fait partie des oxydes d’uranium rares, minéraux secondaires de la zone d’oxydation des dépôts hydrothermaux d’uranium découverts à Shinkolobwe (Katanga). La wölsendorfite s’y trouve associée à l’uranophane (en aiguilles jaune verdâtre), à la becquerelite (tablettes allongées jaune à jaune ambré), à la billiétite jaune orange, à la très rare richetite et à la masuyite (prismes courts aplatis pseudo-hexagonaux rouge-orange). La kasolite et la rutherfordine complètent le tableau. Tous ces minéraux forment des croûtes microcristallines sur l’uraninite massive, présentant parfois des cristaux cubiques. Les cristaux de wölsendorfite se présentent sous la forme de cristaux tabulaires dont le contour peut être hexagonal suite à des macles. Des cristaux « condensés » latéralement entre eux dans un même plan perturbent cet aspect idéal. La plupart du temps, les cristaux gisent sur la croûte microcristalline. C’est l’un des oxydes cristallins les plus lourds, sa densité calculée valant 6,8. Les
cristaux sont de couleur rouge vermillon ou orange et opaques. L’échantillon
étudié par J. Toussaint provenait du Musée de Tervueren CRISTALLOGRAPHIE Peter c. burns a mis en évidence, grâce à des techniques très modernes, une symétrie orthorhombique holoédrique, de groupe spatial Cmcm, avec a = 14.131, b = 13.885, c = 55.869 Å. La maille unitaire est énorme avec V = 10982 Å3. Z = 8. J.
TOUSSAINT [1] (Univ. de Liège) en 1961, a fourni une résolution
partielle de la structure de la wölsendorfite. Peter
C. BURNS (Univ. of Notre Dame, Indiana) a entrepris d’une manière
magistrale, l’étude de très nombreux dérivés d’uranyle. Cet
auteur a déterminé la composition de la wölsendorfite [2] : Pb6,16Ba0,36[(UO2)14O19(OH)4](H2O)12. La
structure de la wölsendorfite est remarquable et très complexe. Sa
structure est faite de feuillets de polyèdres uranyle constitués en
fait de tablettes (slabs) de feuillets plus simples de types α-U3O8
et β- U3O8. Les topologies anioniques sont également
des combinaisons de « tablettes » anioniques plus simples. La
maille unitaire contient 120 cations U6+. Les couches situées
entre les feuillets uranyles (et unissant ces feuillets entre eux) possèdent
8 sites Pb2+ différents et Ba2+ ; la maille
contient 49,3 Pb et 2,9 Ba., ainsi que 376 atomes O, 32 groupes (OH)-
et 96 H2O. Cette
structure de la wölsendorfite est vraiment très complexe et elle reste
un défi dans l’établissement de telles structures minérales. La
structure de la vandendriesscheite est aussi fort complexe, mais moins
que celle de la wölsendorfite. BIBLIOGRAPHIE [1]
J. Toussaint, Sur la structure de la wölsendorfite de Shinkolobwe, Ann.
Soc. Géol. Belgique, 84, 365-373. [2]
Peter C. Burns, A new sheet of uranyl polyhedra in the structure of wölsendorfite,
Amer. Miner. 84, pp. 1661-1673 (1999). ROGER WARIN. |