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Le cristal de ce Quiz est un classique parmi un grand ensemble de silicates. Leurs propriétés communes en ont fait l’un des domaines de la minéralogie les plus étudiés actuellement pour leurs propriétés industrielles. Les cristaux sont souvent opaques et blancs. 

Une fois de plus, nous vous proposons un spécimen très sobre mais associant deux autres espèces minérales caractéristiques d’un gisement célèbre. L’une est de teinte jaune crème, sous la forme de petits prismes, tandis que la seconde est de couleur brun foncé et ayant cristallisé en touffes.

Quelles sont elles ?

La localité d’origine, qui se trouve dans la « grande province », est également un beau classique de la minéralogie.

 

REPONSE

NOM :  Analcime.

LOCALITE : Mont-St-Hilaire, Québec, Canada.

PARAGENESE : Natrolite, rhodochrosite. 

Formule : Na Al Si2O6 . H2O.

L’analcime est un membre du groupe des zéolithes, mais sa structure, sa chimie et son occurrence la rapprochent aussi des feldspathoïdes

Cristallographie 

Aussi étrange que cela paraisse, l’analcime est triclinique, d’une classe très rare en minéralogie naturelle, la classe « pédiale ou hémiédrique » qui ne possède pas de centre de symétrie. Une forme ne donne donc qu’une seule face, le « pédion » (de ce mot grec signifiant une surface unie). Il n’existe donc pas de faces parallèles dans cette classe. Heureusement (pour l’amateur cristallographe) les paramètres de la maille cristalline sont tels que l’on peut assimiler l’analcime à la classe cubique.

a = 13.71              b = 13.7044          c = 13.7063 Å.

α = 90.158            β = 89.569                  γ = 89.543°.

La forme {211} est prépondérante. Elle génère le trapézoèdre, avec 24 faces. Parfois, on observe les troncatures {100} dues au cube. 

Structure 

La structure (tectosilicate) est faite d’une charpente de tétraèdres AlO4 et SiO4 associant ces tétraèdres dans des anneaux à 4 et 6 pièces. Cette structure spatiale forme des canaux continus le long des axes ternaires, qui sont occupés par des molécules d’eau, labiles dans certaines conditions de température. 

Nom : Le terme analcime dérive du grec « analkis » signifiant faible. C’est un rappel des faibles propriétés électriques de ce minéral quand on le chauffe ou le frotte.

Le terme zéolite (du grec zeo, bouillir et lithos, pierre) illustre la perte d’eau par chauffage. La « pierre » semble « bouillir » quand on la chauffe.  

Localité 

Le Mont Saint-Hilaire (Québec) est l’une des 10 collines montérégiennes qui s’étirent au-dessus des basses terres du Saint-Laurent. Elle s’élève à 400 m au-dessus de la plaine et son diamètre avoisine les 4 km. Cette série de mamelons dont la géologie est semblable, s’étire sur environ 200 km. Ces collines sont issues d’une chambre magmatique par de profondes fractures de la croûte terrestre. La vallée du Saint-Laurent en est le témoin. L’érosion aurait enlevé une couche de sédiments de 300 km d’épaisseur, mettant à jour ces plutons dont les roches magmatiques sont plus résistantes. Ces intrusions magmatiques sont des kimberlites (bien qu’on le cherche encore, on n’a pas trouvé de diamant). Le Mont Saint-Hilaire produit actuellement des syénites, roches de peu d’intérêt utilisée dans la fabrication d’un béton spécial.

Le nombre d’espèces minérales trouvées au Mont Saint-Hilaire est vraiment très grand. Beaucoup d’entre elles sont d’ailleurs très rares. Avec quelques carrières proches, le Québec possède plusieurs localités devenues des classiques célèbres pour leur minéralisation. 

Roger Warin