TITANITE
(Sphène)
Cet
échantillon exceptionnel repose sur un gneiss. Ce minéral est célèbre
aussi par l’acuité de ses arêtes et la forme particulière des
cristaux. On en a déduit un nom vernaculaire qui fut longtemps utilisé
dans la littérature francophone. Une autre caractéristique
cristallographique devrait définitivement donner la réponse. Reste
à déterminer l’origine de ce spécimen. Elle est exotique, comme
souvent. Mais c’est une localité classique qui a produit cette
merveille.
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REPONSE NOM :
Titanite. Formule :
CaTiSiO5 ou titano-silicate de calcium. Localité :
Campo do Boa, Capelinha, Minas Gerais, Brésil. Le
nom communément admis dans la littérature francophone était « le
sphène ». Ce nom dont la racine grecque est d’une grande logique
(mais supposait une autre culture que celle de la littérature anglaise),
rappelait la forme fréquente de coin (sphèn en grec) des cristaux de
titanite. Le
minéral peut aussi être massif et constituer une source d’oxyde de
titane aux nombreux usages. C’est
un minéral accessoire des roches magmatiques rencontré dans les
granites, les syénites, les trachytes, les andésites, les pegmatites
ainsi que dans les fentes alpines, dans les roches métamorphiques
(gneiss, micaschistes). Une occurrence notable de titanite se trouve dans
la Péninsule de Kola où elle est associée à l’apatite dans la syénite
à néphéline. La titanite peut contenir des Terres Rares se substituant au calcium (jusqu’à 12% de TR2O3 – habituellement 1-5%) ainsi que des traces de Mn, Sr et Na. Quant à lui, le titane peut être substitué par Nb ou Ta, également Al et Fe3+, etc. Bien sûr ces substitutions se font en respectant les charges. CRISTALLOGRAPHIEDe
faible symétrie (monoclinique 2/m). L’habitus
de la titanite est très variable : cristaux trapus avec les formes
{001}, {110} et {111} ; cristaux tabulaires {102}, {001}, allongés
suivant [112], montrant parfois {100}, {001}, {102}, {111}, {021}, etc. Les
cristaux sont remarquables par la netteté des arêtes qui sont toujours
vives. Un habitus typique est celui qui rappelle l’aspect d’un coin.
Un autre habitus représente un toit de maison. De très nombreuses
combinaisons de troncatures très diverses existent. Ainsi, V. Goldschmit
reproduit pas moins de 350 dessins de cristaux de titanite dans son célèbre
« Atlas der Krystallformen » de 1922. Mais d’une manière générale,
les cristaux sont assez aplatis, parfois même fortement. La
macle « en gouttière », sur le plan {100}, est fréquente.
Elle est fabuleusement représentée sur le spécimen photographié. Le
dessin cristallographique indexé représente schématiquement ce cristal
idiomorphe. Deux autres macles existent mais sont beaucoup plus rares. Le
bon clivage selon {110} est difficile. Les cristaux peuvent être de qualité gemme. L’éclat est intense. PROPRIETESDureté :
5 à 5,5. Densité 3,4 à 3,56. Indices de réfraction (1,900 et 2,034).
La titanite montre une forte dispersion. Les pierres gemmes sont recherchées
pour la taille à facettes. La couleur oscille du brun noir au vert jaunâtre. Le
pléochroïsme, faible, est pourtant distinct chez les cristaux fortement
colorés : X : incolore, Y : jaune à vert, Z : rouge
à jaune orangé. L’éclat
est adamantin à résineux et les pierres taillées présentent des
« feux scintillants », rappelant un peu ceux des diamants
verts. STRUCTUREDes
octaèdres (TiO6) réunis par des sommets forment des chaînes tortueuses
parallèles à l’axe a. Ces chaînes sont réunies par des tétraèdres
(SiO4) isolés. Cette charpente forme des vides qui sont occupés par les
cations Ca2+ en coordination 7. D’autres cations cités ci-dessus
peuvent s’insérer dans ces cavités structurales créées dans ce réseau
anionique. Roger
WARIN. |