INDICES Après
le jeu précédent qui était vraiment difficile, mais pour lequel nous
avons tout de même eu quelques bonnes réponses, voici une nouvelle
proposition. Sans être dans le ba-bi-bo-bu de la collection, ce minéral
est pourtant l’un des premiers que recherche le collectionneur systématicien.
Cette espèce est isostructurale de l’un des minéraux les plus étudiés
et enseignés depuis plusieurs siècles. La
localité d’origine est comme souvent dans ce jeu, un très grand lieu
classique. La reconnaissance de ce site résultera de l’observation
des cristaux remarquables du minéral à déterminer. |
NOM :
SMITHSONITE. Ce
minéral est dédié à James SMITHSON (1754 – 1829), fondateur de la
« Smithsonian Institution » de Washington (USA). Formule :
ZnCO3 ou
carbonate de zinc. Localité :
Tsumeb, Namibie. Si
l’on considère la formule de la smithsonite, on observe une grande
ressemblance avec celle de la calcite. La différence est le
remplacement du calcium par le zinc. L’analogie est encore plus
grande, car les atomes sont disposés dans l’espace de la même façon,
hormis quelques modifications de la maille élémentaire, puisque les
rayons ioniques des cations Ca2+ et Zn2+ diffèrent
quelque peu. La structure de la smithsonite est identique
(isostructurale) à celle de la calcite. Dans
cette structure de la calcite, le calcium peut se trouver substitué par
d’autres cations bivalents comme Fe2+ (domaine de solution
solide assez large, jusqu’à 22%, sans avoir une série continue avec
la sidérite), Mn2+ ou Cu2+. D’autres possibilités
existent, mais plus rarement, où il y a présence très partielle de Co2+,
Mg2+, Cd2+, Pb2+. La
smithsonite présente aussi quelques substitutions possibles. Ainsi des
traces de Cu colorent la smithsonite en vert (cuprosmithsonite) et des
traces de cobalt, en rose (cobaltosmithsonite). Bien
que la cobaltosmithsonite ne soit pas une espèce minérale mais une
variété, sa localité-type est Boleo, Baja California, Mexique. HABITUS Les
cristaux de smithsonite sont rares et relativement petits. Elle est
habituellement botryoïdale, réniforme ou stalactitique. Elle peut
aussi constituer une roche terreuse et friable, compacte, granulaire ou
former des croûtes. Elle
apparaît aussi mélangée au silicate de zinc, la calamine (minerai de
zinc). Les mineurs appelaient calamine
le carbonate aussi bien que le silicate, qui en masses, ne peuvent être
distingués que par le test à l’acide. Les mineurs la reconnaissaient
au son résonnant provoqué par sa chute sur un sol dur. MORPHOLOGIE Alors
que son modèle structural, la calcite, se décline sous de multiples
formes cristallographiques (plus d’une centaine…), la smithsonite
cristallisée ne montrent que peu de modifications du solide clivage
{10.1} : essentiellement, le pinacoïde basal {00.1}, le rhomboèdre
négatif {02.1} et le scalénoèdre positif {21.1}. On observe parfois
le prisme {10.0} (comme à Franklin). D’autres formes peuvent aussi
modifier le cristal, comme {02.1}. Tout
comme pour la calcite, la littérature décrit deux mailles élémentaires :
la première découle de la diffraction des rayons des R.X., la seconde,
historique, correspond à l’approche des anciens Maîtres, qui se référaient
au solide de clivage. L’indexation des faces dépend bien sûr du
choix de la maille, mais l’usage veut que ce soit la maille « historique »
qui prévaut dans ce cas. Système
rhomboédrique holoèdre, groupe spatial : R-3c
groupe ponctuel : -32/m. avec
a = 4,6526 Å
b = 15,0257 Å
Z = 6. a :
c = 1 : 0,8063
α = 103°28’. Le
clivage {10.1} de la smithsonite est moins parfait que celui de la
calcite. La
smithsonite ne présente pas de macles. Le
test à l’acide (HCl) les différencie facilement : effervescence
rapide à froid pour la calcite, uniquement à chaud pour la
smithsonite. Localités La
smithsonite est largement répandue dans le monde. Un site classique célèbre,
est aussi l’ancien gisement de Moresnet – La Calamine (Belgique),
qui est la localité-type de la willemite découverte par Lévy
lorsqu’il professait à l’Université de Liège (1828). La
smithsonite est d’origine secondaire. Elle se trouve dans les zones
oxydées des dépôts de minerais de zinc (sphalérite surtout). Elle y
est souvent associée à l’hémimorphite. Comme autres paragenèses on
notera la cérusite, la malachite, l’azurite, l’anglésite, la
pyromorphite, la mimétite, l’aurichalcite, la willemite,
l’hydrozincite… Tsumeb
(Namibie) est l’une des meilleures occurrences de cristaux de
smithsonite. Ils peuvent être colorés en bleu par le cuivre ou en
rose, par le cobalt. Roger Warin |