ILE D’ELBE
– ELBAÏTE,
béryls,
spessartine, stilbite
La
détermination de ce minéral ne devrait pas poser de grandes difficultés.
Il provient même de la localité-type de l’espèce, très connue également
depuis longtemps. C’est donc plus par son côté historique que les échantillons
produits par ces petites « mines » sont intéressants. Ils
sont très prisés par les collectionneurs avertis. Il est quasi
impossible de collecter soi-même ce type d’échantillons, mais ce
fait est courant pour l’amateur des pierres d’exception. En fait,
ces cristaux proviennent actuellement surtout de la vente ou des échanges
faits par les grands musées, qui désirent actualiser leurs collections
anciennes par des minéraux « modernes » plus attractifs
pour le grand public. La
localité d’origine est comme souvent dans ce jeu, un très grand lieu
classique. REPONSE NOM :
Elbaïte. Formule : Na (Al, Li)3Al6(BO3)3Si6O18(OH)4 Localité :
Grotto di Oggi, Ile d’Elbe (Province de Livorno, Toscane – It.).
L’elbaïte
est une espèce minérale appartenant au grand groupe des tourmalines.
C’est bien la composition chimique du minéral qui définit le nom de
l’espèce, et non sa teinte. Toutefois, des noms vernaculaires
existent basés sur ce critère. Ainsi, des variétés différemment
colorées d’elbaïte peuvent être dénommées achroïte (incolore =
tourmaline lithique pure), rubellite (rouge), verdelite (verte),
indicolite (bleue), etc. Cette nomenclature est courante en gemmologie.
En
fait, plusieurs (très) petits gisements sont situés aux environs de
San Piero in Campo (Elbe). Cette localité se trouve au pied du Mont
Capanne, dont le pluton est une masse granitique qui est à l’origine
de veines de pegmatites, étudiées par les scientifiques depuis 1825 et
qui le sont encore actuellement. La production a toujours été très
faible, mais la qualité et la variété des espèces ont fait la renommée
de ce site parmi les plus classiques. Les meilleurs échantillons se
retrouvent dans les grands musées (Londres, Paris, New York, Moscou) et
bien sûr à Florence, Milan et dans d’autres musées italiens. Il
existe aussi de belles collections privées de cette localité chez des
amateurs italiens, dont les pièces sont parfois saisissantes de beauté
et d’équilibre. Ces associations de minéraux des pegmatites forment
parfois de petits ensembles très esthétiques que la macrophotographie
met bien en valeur. C’est à l’occasion de visites de plusieurs
bourses de Munich que nous avons eu l’occasion de nous en rendre
compte.
Les
veines sont dirigées vers le nord ouest en divisant le village de San
Piero dans la partie qui surplombe le golfe de Marina Di Campo. Les
sites les plus connus sont « Fonte del Prete »,
« Grotta d'Oggi », « La Speranza », « Il
Prado », « Facciatoja », « Masso Foresi ».
Il faut aussi citer « Forcioni » près de St Ilario.
La
liste des minéraux trouvés parcimonieusement dans ces veines de
pegmatites est très longue, mais les plus importants sont le quartz et
l’orthose, la tourmaline (elbaïte), le béryl incolore (goshenite),
bleuté (aigue-marine) ou rose tabulaire (morganite) et le grenat
(spessartine, grossulaire et almandin), Environ 80 espèces illustrent
cette île et parmi elles, des zéolites comme la stilbite et la
stellerite, des uranes, des minéraux de terres rares, etc.
Les
tourmalines
peuvent être polychromes, mais elles sont fréquemment peu colorées.
Il est aussi surprenant d’observer des achroïtes terminées par une
partie brun noir, appelée « tête de maure ». Certaines
possèdent cette particularité à la base du cristal.
Les béryls, toujours petits, sont souvent incolores, mais aussi ils peuvent aussi être bleus ou roses. La terminaison est soit le pinacoïde basal soit alors plus rarement, une combinaison complexe de facettes plus ou moins pentues. En outre, le cristal peut ne pas posséder une section hexagonale, car une croissance irrégulière produit un habitus étonnant : la section devient un losange (voir dessin). La terminaison surprend l’observateur. Ce fait était déjà relaté dans la littérature ancienne (1904 – D’Achiardi).
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