INDICES
Ce cristal mesure 25 x 12 mm. Il appartient à une espèce commune, même si la beauté des cristallisations n’atteint que rarement cette qualité. La photo pourrait paraître surprenante à cause de certains aspects de la pierre. Attention au piège de la teinte apparente. Ce minéral constitue aussi un échelon d’une échelle célèbre … en Minéralogie. Du temps où cette science était enseignée à tous les élèves des sections scientifiques des universités et des grandes écoles, il constituait toujours un cas d’école pour ses diverses propriétés. Tous les étudiants l’aimaient, car ils le reconnaissaient facilement et ne posait pas de difficultés particulières, contrairement aux casse-tête du genre pyroxènes et amphiboles ! Ce
minéral est également très souvent cité en référence pour sa
macle, dont la nomenclature vernaculaire rappelle au minéralogiste
l’arrivée du printemps. Après avoir été partiellement déshydraté, il absorbe très aisément de l’eau. Cette propriété est utilisée tous les jours ce qui fait qu’on vit entouré de cette espèce minérale… La
localité d’origine devrait être connue, car ce gisement a fourni de
nombreux échantillons, mais cette partie du « Quiz » est
plus difficile que la détermination du nom du minéral. |
NOM : GYPSE (ou sélénite). ORIGINE : Zaragoza, Espagne. En
réalité, le profil du cristal est plus éloquent que sa teinte
apparente. L’aspect du sujet photographié constitue un piège. Le
cristal est tellement limpide que la lumière « n’accroche »
pas, et vu par transparence, le fond noir domine. En 315 avant J.C., Théophraste connaissait déjà cette pierre de plâtre et l’appelait « gupsos ». De formule CaSO4.2H2O, le gypse est le sulfate de calcium. L’eau notée dans la formule est en fait de l’eau de cristallisation. Elle participe réellement à l’édification du cristal. D’ailleurs, si on l’élimine par chauffage, on obtient une phase métastable, une substance amorphe, CaSO4.0,5H2O, qui n’est que le plâtre. Totalement déshydraté, le gypse correspond à l’anhydrite qui est aussi un minéral dont le gisement de Patterson, New Jersey (USA) est très célèbre. Le gypse est l’un des minéraux les plus tendres. Il sert de référence 2 sur l’échelle de dureté de Mohs, à peine plus dur que le talc. Il est rayé par l’ongle. La cristallographie de ce minéral est simple. Il appartient au système monoclinique et un habitus fréquent est mis en évidence par des cristaux tabulaires aplatis sur {010}. Ce plan est aussi celui du clivage parfait du gypse. Les deux autres clivages sont de qualité inégale. Le gypse présente aussi une macle remarquable, très commune, réalisée sur {100}. Cette macle a marqué des générations de potaches puisqu’elle est poétiquement dénommée « queue d’hirondelle ou queue d’aronde (ancien nom français désignant cet oiseau) ». Le bassin sédimentaire de Paris (gisement de Montmartre) est célèbre pour son gypse et ses macles. Exploité industriellement, ce gypse est à l’origine du « plâtre de Paris ». Une deuxième macle, dite en « fer de lance », selon {-1 0 1}, est fréquente sur ce site. Elle est mise en évidence par le clivage {010} de cristaux lenticulaires. Actuellement le plâtre est plutôt préparé par synthèse, étant un produit secondaire de l’industrie. Il est aussi utilisé pour amender certains sols de culture.
Naica a fourni des gypses extraordinaires : une géode (ou une grotte !) contenait des cristaux atteignant 7 m de long sur 1,80 m ! La photo ci-contre est celle d’un cristal de gypse de Naica, long de 27 cm, portant une macle « en fer de lance ». Les célèbres « roses des sables » sont également constituées de gypse. Elles ont cristallisé dans des sources d’eau très minéralisées, taries lors de leur émergence. Les cristaux ont ainsi englobé du sable. L’albâtre
est un gypse finement grenu, blanc et semi-transparent. LOCALITE :
Zaragoza, Espagne (Saragosse, l’ancienne capitale du Pays d’Aragon). Roger
Warin.
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