INDICES
Quel
est le minéral qui constitue la « gangue » de l’échantillon ? 1)
La surface de l’échantillon est de 160x80 mm et son épaisseur
varie de 20 à 30 mm. Le minéral serti mesure environ 23x26mm et
est imbriqué dans sa gangue à une profondeur d’environ 15 mm.
Le poids total de l’échantillon est de 772 g. 2)
La gangue, elle-même cristalline, porte un peu de « vert de
gris »… mais ne provient pas du Katanga (R.D. Congo). 3)
Le minéral serti est un monocristal, blanchâtre, bien cristallisé
(idiomorphe). 4)
La gangue comprend, en plus, une empreinte négative indiquant
qu’un autre cristal y était sans doute inséré. 5)
La taille du cristal blanchâtre n’est pas exceptionnelle et on
en trouve de cette dimension dans pas mal d’autres gisements, même
Européens. Seuls, par exemple, le Mont St Hilaire (Québec –
Canada), ou les plaines de la Tunguska Sibérienne ont déjà livré
de cristaux (essentiellement isolés) sensiblement plus gros. Ici,
c’est la paragenèse qui est exceptionnelle et surprenante, ce
qui exclut que l’échantillon puisse être originaire de tous
ces sites. 6)
La localité d’origine située sur une péninsule, est célèbre
pour la gangue de cet échantillon. Cependant, on y a aussi observé
occasionnellement, l’autre minéral. Mais jusqu’à présent
quand on les y trouvait ensemble, c’est le minéral qui
constitue la gangue qui repose en dessous d’une couche
polycristalline du minéral blanc (translucide ou transparent) de
sorte qu’on peut l’identifier, notamment par sa couleur, à
travers cette couche. L’inverse (comme dans notre échantillon)
n’a jamais été décrit. Zelimir GABELICA. |
REPONSE
Nom :
ANALCIME sur CUIVRE natif : NaAlSi2O6 . H2O
et
Cu. Localité :
Phoenix Mine, Keweenaw Peninsula, Michigan, USA L'analcime est une zéolithe qui se trouve ici en paragenèse tout à fait inhabituelle sur du cuivre cristallisé. L’analcime est le cristal blanc serti dans une cuvette de cuivre cristallisé. Cette cuvette est mise en évidence par la présence d’une seconde, vide celle-la. L’analcime
est cubique et la forme typique des cristaux est le trapézoèdre
{211}. Sur
cette luxueuse gangue de cuivre natif se trouve sertie une belle
analcime incolore. Cette association d’une zéolithe à un métal
peut surprendre, mais le phénomène est bien connu quand le cuivre
a une origine hypogène. Les formations de cuivre ont été exploitées
jusqu’à une profondeur de 2000 m à la mine Calumet (Michigan). Les
roches encaissantes sont des alternances de laves basiques, de grès
et de conglomérats précambriens. Le cuivre s’y rencontre soit en
filons, soit en remplissage d’amygdales des roches éruptives, ou
encore en imprégnation des roches détritiques. Le cuivre est
accompagné d’argent ou d’arséniures. La modification des
roches encaissantes développe l’épidote, la pumpellyite, la
chlorite, la datolite, la préhnite, la calcite et les zéolithes
dont surtout l’analcime et la laumontite. L’origine
de ce cuivre natif est hydrothermale dans une large gamme de températures,
accompagnée d’une précipitation due aux oxydes de fer des roches
éruptives. Le Lac Supérieur a été le seul grand gîte industriel
du cuivre natif. Des masses considérables ont été extraites,
jusqu’à 400 tonnes ! Biblio :
Les minéraux, leurs gisements, leurs associations par P. Bariand,
F. Cesbron et J. Geffroy (1977). Roger Warin. |