INDICES    

La diagonale du cristal mesure environ 17 mm.

Malgré sa faible taille, voici encore un minéral de référence. Le reconnaître ne présente pas de difficulté pour l’amateur qui a un rien d’expérience. Son nom traduit une connaissance ancienne de l’espèce. Cette dénomination laisse déjà transparaître une utilisation noble de cette pierre dure qui donne des gemmes.

La localité d’origine est classique quoique peu connue du public. Elle appartient à un pays qui a livré d’immenses richesses minéralogiques et qui est, et a surtout été, un Eldorado pour la minéralogie d’exception.

Ce minéral est également souvent cité en référence pour ses macles.

 

REPONSE

NOM :  CHRYSOBERYL. BeAl2O4                          

ORIGINE :   Ambatondrazaka, Lac Alaotra, Madagascar

La cristallisation de cet échantillon de chrysobéryl maclé est remarquable. La macle unit dans un même sur-réseau cristallin, trois individus biterminés. Cela donne à l’ensemble six terminaisons de prismes accolés en forme de roue. Les creux entre ces cristaux sont des sites de dépôt de matière priviligiés par rapport à d’autres. A la limite, le résultat de cette accumulation de matière conduit à la suppression de toute cavité donnant à l’ensemble un aspect de roue ou d’hexagone parfait. 

Le chrysobéryl n’est pas le « béryl d’or » comme son nom le laisse supposer (du grec chrusus = or et berullos = béryl). Il n’y a pas de Silicium dans sa structure. C’est un oxyde de Béryllium et d’Aluminium, alors que les « vrais » béryls sont eux des cyclo-silicates de Be et Al. Cette espèce minérale est connue depuis très longtemps. La première publication date de 1790. 

Madagascar… 

Sur cette immense île de 1580 km de long et 580 km de large, deux types principaux de roches dominent : une base très ancienne Précambrienne, formée de gneiss et schistes, et des sédiments plus jeunes. De nombreuses intrusions granitiques ont contribué à la minéralisation de pegmatites complexes offrant une grande variété de minéraux, y compris des gemmes : saphirs, rubis, béryls, chrysobéryls. Alfred Lacroix publia une analyse très fouillée de ces gisements (1922 – 1923). A côté de fantastiques tourmalines, célèbres pour leurs zones polychromes liées à la croissance du cristal, dont on peut admirer les plus belles sections polies au musée d’Idar-Oberstein (RFA) et au Muséum de l’Ecole des Mines de Paris, on trouve dans cette île une grande richesse d’espèces minéralogiques dont des béryls remarquables et des chrysobéryls jaunes et verts parfaitement maclés.

 

Chrysobéryl, Lac Alaotra, Madagascar : deux individus sont ici maclés 
formant un groupement aux lignes épurées, rappelant le logo des voitures Renault.

Dimensions des diagonales : 14 x 9 mm.

Pour mémoire, voir dans l’album, la photo de l’alexandrite, une variété de chrysobéryl (jeu n°1).

Bibliographie : Roger Warin, AGAB-Minibul, Vol. 34, n°6, pp.121 – 135 (2001) et références incluses.

Roger Warin