PARISITE
Ca(Ce,La)2(CO3)3F2
GENERALITES La parisite a été découverte pour la première fois à Muzo (Colombie) en 1835 dans des gisements d’émeraudes. Elle est associée à la pyrite, la marcassite, la dolomite cérifère, l’albite, le quartz, le gypse, la fluorite et l’émeraude dans de petites veines et géodes de schistes carbonifères fortement plissés. Après sa découverte, ce nouveau minéral a été envoyé au collecteur italien Medici – Spada. Son nom a été attribué en l’honneur de J.J. Paris, propriétaire de mine à Muzo. Cette contribution italienne de 1845 n’est pas passée inaperçue de G. Cesàro qui a passé sa jeunesse dans la région de Naples, avant de faire ses études à l’Université de Liège et y devenir professeur. Giuseppe Cesàro, le grand minéralogiste belge de la fin du 19e siècle, a été le premier en 1907 à étudier la cristallographie de ce minéral de faible symétrie. La parisite peut être associée à la bastnäsite, à la synchysite, à la cordylite, à l’ancylite, à la röntgenite, de nombreux minéraux contenant du cérium. Hormis le site calcaire de Muzo où l’on trouve les plus belles émeraudes qui soient, la parisite semble liée aux granites à riébeckite, comme la bastnaésite, un autre carbonate de cérium. Le cérium, métal appartenant à la série des Terres Rares (lanthanides), peut être remplacé dans la formule de la parisite par d’autres lanthanides, en particulier par le lanthane. Il se trouve concentré dans les résidus fondus de la différenciation magmatique en fin de cristallisation. Les Terres Rares sont lithophiles. CRISTALLOGRAPHIE De nombreux polytypes de ce minéral très rare sont connus, ce qui n’est pas pour simplifier la description de ce minéral. La batnaesite, la roentgenite et la synchisite sont très proches. Groupe spatial R3 groupe ponctuel 3. C’est la classe pyramide trigonale ou classe tétartoédrique (peu représentée). En fait, cette classe est caractérisée par une très faible symétrie : il n’y a qu’un seul axe ternaire comme opérateur de symétrie. En particulier, il n’y a pas de centre de symétrie ce qui fait qu’aucune face des cristaux de parisite n’est parallèle à une autre. Seuls 40 minéraux appartiennent à cette classe, dont la parisite est le plus connu. Il y a aussi la jarosite et la carlinite. Les autres sont vraiment exotiques. Paramètres de la maille: a = 7,1248 c = 14,0175 Å Z = 2 Formes du cristal idiomorphe photographié : Pedions (00.1) et (00.-1). L’autre cristal photographié présente une pyramide plus pentue {111}. L’alternance oscillatoire de prismes et de pyramides pentues peut donner à la parisite, l’aspect trompeur d’un long prisme, un peu comme une tourmaline. Ces oscillations sont la cause de formation de stries et d’allongement du cristal. La parisite peut posséder des terminaisons en sceptre. Densité = 4,34. Clivage sur (00.1). Couleur : brun, rouge brun, jaune brun, gris jaune. Transparent à translucide. Lustre vitreux et gras. Trait blanc. Roger WARIN. |