INDICES
Voici un minéral très prisé des amateurs, comme d’ailleurs tous les composés du même métal. Ce minéral est assez répandu dans le monde, mais en quantité plutôt limitée. Il appartient à toute une palette d’espèces colorées qui toutes, suscitent l’intérêt des collectionneurs. La morphologie de ce cristal révèle quasi instantanément sa nature. Pourtant sa cristallographie n’est pas aussi simple qu’elle ne paraît, loin de là. Pour l’espèce, la taille de l’échantillon présenté est déjà impressionnante avec 32 mm d’arête. Par contre, la localité de son origine sera plus difficile à définir, bien qu’elle soit un grand classique, hélas oublié de la plupart depuis longtemps, vu la grande rareté actuelle de ses échantillons disponibles. Cet échantillon est un bel exemple de « sleeper ». Il dormait en effet dans une très ancienne collection privée et fut présenté lors d’une petite bourse par un exposant ignorant le trésor qu’il détenait en transit pour un court moment… On pourrait épiloguer sur le devenir des collections lors des successions trop hâtivement closes ! Mais cet état de fait devrait être plutôt considéré avec optimisme, puisque tout amateur averti et suffisamment attentif peut trouver encore bien des occasions.
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REPONSE
NOM :
WULFENITE : PbMoO4
ou molybdate de plomb. Ancienne
dénomination : mélinose (mel = miel). Franz
Xaver Wülfen (1728 – 1805) à qui le minéral a été dédié en
1841, était un Jésuite autrichien qui fut minéralogiste. Il écrivit
en 1785, une monographie détaillée de tous les gisements de plomb
de Carinthie. ORIGINE :
M’Fouati,
Congo Brazzaville. AUTRES OCCURRENCES L’abondance
de la wulfénite semble corrélée au climat semi-aride des zones
subtropicales. Ce fait est davantage significatif pour la
vanadinite. La wulfénite n’a jamais été exploité comme minerai
de molybdène, si ce n’est jadis en Carinthie et en Arizona. Les
localités d’origine sont nombreuses, certaines caractérisées
par la beauté exceptionnelle des cristaux. Les plus célèbres
selon ce point de vue sont la Red Cloud mine, la Glove mine et la
Mammoth mine (Arizona). On peut citer aussi la Bennett mine (Nouveau
Mexique), Mibladen au Maroc et Schwarzenbach (Slovénie). La mine
Los Lamentos (Chihuahua - Mexique) est très renommée pour ses
cristaux tabulaires épais, de couleur orange. Les cristaux de
Tsumeb (Namibie) sont également très recherchés, malgré leur
teinte chamois ou brunâtre. Ces derniers peuvent dépasser les 5
cm. MORPHOLOGIE
Le
cristal photographié est une bipyramide tétragonale nettement
tronquée par le pinacoïde (001). Les
cristaux de wulfénite sont communément tabulaires, de section carrée,
souvent très fins et transparents. Des troncatures des sommets
donnent aux tablettes une forme octogonale. L’habitus est ainsi
celui de la forme basale {001}. Cette base peut être aussi remplacée
par une pyramide vicinale (très aplatie). Moins fréquemment, la
wulfénite se présente sous l’aspect de dipyramides ressemblant
à un pseudo-octaèdre (plus ou moins pentu). Plus rarement, les
cristaux sont des prismes courts ou des cuboïdes. Cette
morphologie changeante est en fait le reflet des conditions qui régnaient
lors de la cristallisation de ce molybdate de plomb. L’habitus
constitue donc une « boîte noire » du berceau géologique,
car il est très sensible au pH et au potentiel redox Eh du milieu. Cassure
conchoïdale, un clivage. Fragile. Dureté = 3 ; densité =
6.8. Indice
de réfraction= 2.28 à 2.40 (valeur très élevée). Pléochroïsme
net. CRISTALLOGRAPHIE
Le
cristal de wulfénite, pour commun qu’il soit, reste difficile à
caractériser du point de vue cristallographique. Quand on parle de
symétrie cristalline, deux aspects se présentent : d’une
part la structure atomique déterminée par les études de
diffraction des RX, d’autre part la morphologie macroscopique.
C’est bien entendu cette dernière qui fut la première à être
étudiée, avant l’avènement des techniques modernes. La présence
d’une macle fréquente (selon {001}) et peu discernable est
souvent invoquée pour rencontrer certaines objections. Bien des
ambiguïtés ont persisté, et se perpétuent encore, dans la littérature
spécialisée, déduites en particulier des figures de corrosion et
de l’existence de piézoélectricité qui suppose l’existence
d’un axe polaire et de l’absence de centre de symétrie. Ces
propriétés orientent vers la classe tétartoèdre 4 (sans plan de
symétrie). Souvent ainsi, une différentiation est faite vis à vis
de la scheelite (CaWO4) au groupe de laquelle appartient
la wulfénite. En
fait, actuellement, on attribue la wulfénite au système
quadratique (classe tétragonale pyramidale 4/m), encore que
certaines propriétés physiques comme les figures de corrosion, les
mesures d’angles ou l’existence d’un axe polaire (piézoélectricité)
induisent certains auteurs à proposer la classe 4. Dans ce dernier
cas, on est obligé d’invoquer la présence possible d’un plan
de macle (001) pour retrouver la symétrie de la plupart des échantillons
de wulfénite. Un
article récent démontre que la wulfénite est 4/m (sans macle)
mais que la substitution du molybdène par le tungstène est
responsable de la tétartoédrie. Dans ces derniers cas de solutions
solides, la wulfénite appartient au système quadratique, classe tétartoèdre
(4). La wulfénite est en effet très sensibles aux substitutions réciproques
du Pb par le Ca et du Mo par le W, donnant naissance à de
nombreuses solutions solides. Bibliographie : “An
explanation for the origin of hemihedrism in wulfenite: the
single-crystal structures of I41/a and I4 tungstenian wulfenites.”
Hibbs, D. E.; Jury, C. M.; Leverett, P.; Plimer, I.
R.; Williams, P. A. Mineral. Mag. 2000, 64(6), 1057-1062. Roger Warin. |