STROMATOLITHE

Strelley Pool Chert, Pilbara, Australie Occidentale



Les cherts de Strelley (3430 à 3490 millions d’années) contiennent des preuves irréfutables de la présence de la vie aux débuts de l’Archéen. On trouve ces restes sous la forme d’une plate-forme carbonatée de plusieurs kilomètres. Sa structure est stromatolithique. Mais qu’est-ce ?

Ce film biologique a deux comportements :
a)il piège les particules sédimentaires entre ses filaments ;
b)grâce à son activité photosynthétique, il consomme du CO2 produisant un départ d’oxygène et une coprécipitation de CaCO3.
La répétition de ce processus élémentaire conduit à la création d’une roche stratifiée qui est une succession de croûtes solides sertissant un film carboné provenant des restes des bactéries. C’est ainsi que les stromatolithes « fossiles » se sont formés. Le stromatolithe n'est donc pas à proprement parlé un fossile, mais une structure construite par l'action des cyanobactéries. Le stromatolithe possède une structure organo-sédimentaire.

En d’autres mots, les stromatolithes résultent de la fossilisation de couches de bactéries (tapis bactériens emprisonnant des carbonates). Des communautés bactériennes ont édifié ces bioconstructions. Parmi ces bactéries, les cyanobactéries dominent, ce sont les bactéries bleues comme le nom l’indique.

Les stromatolithes sont constitués de feuillets (épaisseur de 0,1 à 5 mm d’épaisseur) formant des tapis superposés de nature bio-minérale. Dans la plupart des stromatolithes, la structure feuilletée est nettement constituée d’une couche de bactéries (biofilm) ou plutôt ce qu’il en reste (molécules organiques résistantes et carbone), et d’une couche sédimentaire résultant de la croissance de ces cyanobactéries dans des milieux lagunaires saturés en sels minéraux (carbonates en particulier). Macroscopiquement, les stromatolithes se présentent sous la forme de « coussins » mamelonnés en forme de disques ou de colonnes. Soulignons encore que le stromatholithe n’est pas un fossile, seules les bactéries qui l’ont construit le sont, cependant il n’en reste que des molécules qui ne sont plus que des débris organiques (molécules organiques très stables ou simplement du carbone).

Roger Warin.