BIJVOETITE-(Y)

[(TR)3+8(H2O)25(UO2)16O8(OH)8(CO3)16](H2O)14

avec TR = Terres Rares.

Oxy-hydroxy-carbonate d’uranyle et de Terres Rares

 

NOMENCLATURE 

La bijvoetite a été décrite en 1982 par Deliens et Piret [1], qui ont dédié ce nouveau minéral au cristallographe hollandais Johannes Martin BIJVOET (1892 – 1980). 


LOCALITE-TYPE 

C’est encore dans le remarquable gisement de Shinkolobwe (Katanga) qu’a été trouvé pour la première fois ce minéral très rare. La bijvoetite s’y trouve associée à l’uranophane, la lepersonite, la sklodowskite, la curite, la becquerelite, la rutherfordine, la studtite et l’oursinite.  

Assez récemment, une nouvelle occurrence à été trouvée à Kamoto Est.



CRISTALLOGRAPHIE - MORPHOLOGIE 

Système monoclinique – Groupe spatial B1211 – Groupe ponctuel 2 (classe holoaxe).
a = 21.234            b = 12.958                  c = 44.911 Å

b = 90.00(2).

Maille unitaire 4 {[(TR)3+8(H2O)25(UO2)16O8(OH)8(CO3)16](H2O)14}.

Le cristal étudié mesurait 0.14 x 0.06 x 0.01 mm.
La présence de macles rendit l’analyse plus complexe.
La bijvoeite réagit avec HCl avec dégagement de CO2. 

Les cristaux sont pseudo-orthorhombiques. En première approximation, suffisante d’un point de vue morphologique, nous conservons la description de Deliens et Piret [1]. Le développement du cristal avec un léger étirement suivant [110], a supprimé quelques faces. Le modèle dessiné représente un cristal typique modifié par les formes {001}, {110}, {130} et {010}.

Les cristaux sont sub-millimétriques ou millimétriques et ils sont aplatis sur {001}, ce plan étant aussi le clivage parfait. Ces cristaux minces s’associent très souvent en groupes crêtés.

Densité = 3.87. Couleur jaune soufre et aspect vitreux, parfois transparent.

La gangue est une dolomie impure imprégnée d’uraninite massive, avec les gummites habituelles (surtout curite et becquerelite microcristallines).


STRUCTURE

La bijvoetite possède une structure feuilletée constituée entre autres de 16 groupes carbonates et 8 sites TR3+ isolés où logent Y, Dy et d’autres Terres Rares en proportions variables. Cette structure feuilletée repose sur des chaînes à uranyle (U6+O2)2+ (groupes presque linéaires) et à carbonates (anions plans triangulaires) inconnues auparavant. Ces feuillets anioniques de bijvoetite constituent ainsi une toute nouvelle topologie anionique. On y trouve aussi 39 groupes H2O disposés symétriquement dans la structure, dont 25 sont liés aux Terres Rares et 14 qui sont disposés dans l’interfeuillet cationique et maintenus par liaisons hydrogène. 

La teneur en yttrium d’une part et les pourcentages en dysprosium et en gadolinium + terbium d’autre part reflètent vraisemblablement la concentration d’éléments présents en traces dans l’uraninite primaire du gisement. Exprimé en oxydes, il y a 7.52 % de  Y2O3 et 5.61 % de Dy2O3.

BIBLIOGRAPHIE 

[1] Michel Deliens et Paul Piret, Canadian Mineralogist, 20, 231-238 (1982).

[2] Yaping Li and Peter C. Burns – Robert A. Gault - A new rare-earth-element uranyl carbonate sheet in the structure of bijvoetite-(Y), Can. Mineral., 38, 153-162 (2000).

Roger WARIN.