GUILLEMINITE
Ba
(UO2)3 (SeO3)2 (OH)4 . 3H2O ou
sélénite hydraté d’uranyle et de baryum. Musonoi,
(Ouest de Kolwezi), Katanga, R.D. Congo.
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Découvert
par les géologues et minéralogistes de l’Union Minière du
Haut-Katanga, ce minéral rare a été décrit en 1965 par R. Pierrot
(BRGM), J. Toussaint (Univ. Liège) et T. Verbeek (UMHK, Jadotville).
Les cristaux se trouvent dans le gîte de Musonoi, l’un des gisements
cupro-cobaltifères du Katanga. La guilleminite a été dédiée à Claude GUILLEMIN (1923 – 1994), ingénieur en chef du BRGM et professeur de Minéralogie à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris. La
guilleminite appartient au groupe : derriksite, marthozite,
haynesite, piretite, guilleminite, demesmaekerite. Hormis la haynesite
(Utah) et la piretite (Shinkolobwe), toutes ces espèces se trouvent sur
le site de Musonoi. En
1965, on ne connaissait aucun sélénite dans la Nature. Non seulement,
la guilleminite était un nouveau minéral, mais elle se distinguait de
toutes les espèces connues alors. MORPHOLOGIE : Système orthorhombique, classe pyramidale mm2 (comme l’hémimorphite).
Le
clivage est parfait selon (100) et celui sur (010) est bon. Les cristaux
sont fragiles et cassants. Densité mesurée (microméthode/CCl4) = 4.9. Les
cristaux sont le plus souvent opaques mais aussi parfois translucides,
avec l’extrémité transparente. Certains cristaux de très fine épaisseur
sont totalement transparents. Le
cristal de la première photo (coll. Michel Houssa, collecté il y a plus
de 20 ans) mesure 1.2 x 0.3 mm (il se peut que le cristal situé à
l’arrière du premier soit plus long, mais nous n’avons pas pu
discerner sa base). Il est représenté sur le dessin ci-contre. Son
habitus a été défini par Pierrot et all., mais des formes nouvelles
sont présentes avec l’indexation suivante estimée : {110} et
{021}, tandis que les formes {001} et {100} ne sont pas visibles sur le
cristal. La terminaison et les parties latérales sont ainsi des biseaux. La 2e
vue montre des prismes de très faible épaisseur et transparents
(envergure du bouquet = 0.3 mm). Ils prennent la couleur du fond, par
transparence. Seules les extrémités se colorent nettement grâce au pléochroïsme
fort de ce minéral. La
photo 3 illustre un petit groupe de cristaux prismatiques sertis en
bouquet (prisme de largeur de 0.3 mm) alors que la 4e photo (base = 2 mm)
montre 2 bouquets. Les
photos 2, 3 et 4 illustrent plusieurs aspects d’un même échantillon. Des échantillons
d’une telle qualité sont extrêmement rares et représentent la fleur
d’une collection de ce type. La cinquième
photo montre un cristal sceptre de guilleminite (dim : 1 x 0.2
mm). Localité : Musonoi. Le gisement de Musonoi est un gîte cuprocobaltifère de type stratiforme situé dans les formations dolomitiques de base de la série des Mines (Katanga). Ce n’est que localement, dans une zone fortement tectonisée, que se trouve une minéralisation uranifère accompagnée de sélénium. L’uranium n’y a été observé jusqu’ici que sous forme de digénite sélénifère (sulfures et séléniures de cuivre - minéralisation métasomatique soit d’origine primaire, soit de cémentation). BIBLIO. : R.
Pierrot, J. Toussaint et T. Verbeek, Bull. Soc. Franç. Minér. Crist.,
38, 132-135 (1965). Roger Warin. |