INDICES 

Quelle sobriété dans ce minéral ! Son esthétisme est plutôt limité, mais pas la beauté « intellectuelle » de ce joyau de la Nature.

Comme à l’habitude, il faut reconnaître cet échantillon. Sauf pour des amateurs expérimentés, ce n’est pas si facile. Dans une seconde étape, le nom de la localité d’origine est souhaité. Pas facile non plus, nous nous contenterons d’une réponse générale.

En 3e lieu, nous demandons des commentaires morphologiques sur l’intrus.

Avec la rentrée des classes, ce Quiz s’adresse ainsi préférentiellement aux forts en thème…

 

REPONSE

NOM : Quartz – Gwindel ou « sucre ».

Formule : SiO2.

Localité : Suisse (vraisemblablement canton d’Uri)

Peigne, ou Gwindel ouvert.

Gwindel semi-fermé

Sucre, ou Gwindel fermé

Sucre - vue de profil

Le quartz Gwindel (ou Gwindl) ou « peigne » ou « sucre » est un agrégat de cristaux biterminés disposés horizontalement, condensés les uns aux autres pour allonger verticalement le groupement. L’élongation se fait donc selon un axe a, puisque l’axe c du quartz est disposé horizontalement (sur la gangue aussi). On obtient ainsi un groupe vertical dont les terminaisons apicales individuelles pointent horizontalement. Grossièrement, on peut les assimiler à un peigne double dont les dents sont ces terminaisons du quartz, d’où sort l’axe c de chaque individu.

Plus le nombre d’individus constitutifs est grand, plus l’agrégat acquiert de la finesse et plus son mystère augmente. A la limite, les dents du peigne sont substituées par des arêtes acérées courbes.

Ce qui a attiré la curiosité des cristalliers, c’est que ces Gwindel sont aplatis, courbés et tordus selon une spirale qui peut être soit gauche soit droite. Dit autrement, il apparaît une déviation progressive de l’orientation des divers axes c. Cela est bien sûr corrélé à la chiralité du quartz et à sa structure cristalline. 

Cet édifice n’est pas le fruit de macles car le phénomène est variable. Les individus eux-mêmes ne sont pas déformés ; la torsion est une propriété de l’agrégat. Quoiqu’il en soit, quand le nombre d’individus est très grand, le Gwindel prendre l’aspect d’un morceau de sucre

Les photos illustrent les diverses possibilités de ces types d’agrégats : Gwindel type « peigne », Gwindel semi-fermé, Gwindel fermé ou « sucre ».

Bien entendu, les transitions entre ces types se fait progressivement.

Vue supérieure d’un Gwindel

Pour examiner un Gwindel, il convient de savoir l’orienter. Sa partie supérieure se termine par les faces m du prisme, en forme de toit. L’axe a pointe de l’arête séparant ces deux faces, finement lignées comme à l’habitude chez le quartz.

La torsion est alors bien visible en regardant de haut en bas le spécimen :

·        Si la spirale est gauche, le quartz est droit.

·        Si la spirale est droite, le quartz est gauche.

Des facettes secondaires sensibles à la chiralité, comme le trapézoèdre trigonal x, confirment cette détermination.

Les probabilités de trouver un Gwindel gauche ou droit sont identiques. Par contre, le pied de l’axe a serti dans la roche peut être oblique et s’écarter de la perpendiculaire.

Gwindel, mine Dodo, Saranpaul – Oural subpolaire, Russie

Les localités alpines sont célèbres pour leurs Gwindel (spécialement, en Suisse et en France) mais il existe d’autres sources, comme l’Oural subpolaire, avec la mine Dodo (Saranpaul, Russie). Toutefois, les Gwindel que nous ayons vus de cette dernière origine sont de structure plus grossière, tout en étant très bien développés. 

Roger WARIN.