SERANDITE



Carrière Poudrette, Mont-St-Hilaire, Québec



Paragenèse : Analcime.
La localité-type de la sérandite est l’Ile de Rouma, Archipel de Los au large de Conakry, Guinée. 

Le nom consacre J.M. Sérand, le guide qui aida Lacroix dans la collecte des premiers échantillons.  




Fig. 2 - Cristal automorphe de sérandite.



La
sérandite est un silicate de manganèse et sodium qui appartient au groupe des pyroxénoïdes de la classe des inosilicates. Ce minéral est susceptible de former une solution solide en toutes proportions avec la substitution possible d’ions de manganèse par des ions de calcium. Ce cristal photographié est très proche du terme manganeux. Le terme calcique est la pectolite. La schizolite constitue un membre de composition intermédiaire. Cet ensemble sérandite – schizolite – pectolite forme une série isomorphe (isostructurale). 
La sérandite est de formule : Na (Mn2+,Ca)2 Si3O8 (OH), avec peu de Ca. 

Dans sa localité-type, les cristaux allongés mesurent jusque 5 cm. Comme le dit Lacroix, ils sont de couleur « rose fleur de pêcher remarquablement frais ». 
Au Mont Saint-Hilaire (Québec), les cristaux de sérandite peuvent atteindre 20 cm. La teinte de la sérandite passe du rose pâle, au rouge rose, à l’orange profond, au beige. Il y eut plusieurs découvertes remarquables de sérandite, mais la plus spectaculaire s’est déroulée durant plusieurs mois en 1973 dans la carrière DeMix. L’analcime et la mangano-neptunite lui sont associées, en plus de nombreux autres minéraux.  
L’analcime (trapézoèdre régulier) en paragenèse, de couleur blanche, est une zéolite.  
Cette belle association reste un grand classique du Mont Saint-Hilaire. 



Fig. 3 -1ère loi de macle de la sérandite.
La face (100) devient le plan de composition de cette macle



MACLES


Deux lois de macle caractérisent la sérandite, la première par hémitropie avec rotation de 180° autour de l’axe b (le plan de contact est parallèle à la face (100). 

 


Fig.4 – Splendide macle de la sérandite, par réflexion.
Coll. Michel Houssa © R.W.

 



La seconde se fait par réflexion sur [110}.
A remarquer que les deux faces triangulaires ne sont pas dans un même plan, un angle d’environ 8° les différencie.



Fig. 5 – Modèle de la 2e macle de sérandite, par hémitropie.



CONCLUSION


Les collines Montérégiennes sont composées de roches vraiment inhabituelles d’un point de vue géochimique. C’est une intrusion de roches magmatiques alcalines. C’est ainsi que le Mont St Hilaire a été appelé « the magic mountain ». Les roches, et donc les minéraux, sont constitués d’éléments alcalins comme le sodium mais parfois aussi rares que le zirconium, le beryllium, l’yttrium et beaucoup d’autres. En outre, les conditions de cristallisation de cette intrusion lithophile furent telles que les minéraux sont mieux cristallisés que dans d’autres localités dans le monde.



BIBLIOGRAPHIE


Lacroix, A. (Janvier 26, 1931). "Les pegmatites de la syénite sodalitique de l'île Rouma (archipel de Los, Guinée française). Description d'un nouveau minéral (sérandite) qu'elles renferment". 
Comptes Rendus Hebdomadaires des Séances de l’Académie des Sciences 192: 189–194. 
R.P. Richards, “Twin laws for serandite from Mont-Saint-Hilaire, Quebec”
Rocks & Minerals, 66, n°1, p. 44 (1991).
http://www.minsocam.org/ammin/AM61/AM61_229.pdf