PROBLEME DE DETERMINATION D'UN FOSSILE 

Imaginez que vous trouviez un fossile ou que vous en receviez un, alors se posera une question immédiate : d’ou vient-il ? .A cette question, apparaîtra une réponse. C’est cette réponse qui demeurera toujours le premier pas vers une détermination correcte, puisque, aidé d’une documentation appropriée, le site donne généralement l’étage. Prenons par exemple un site bien connu des collectionneurs d’oursins fossiles : le site classique des carrières de Novion-Porcien situé en France ;Il a été admis, grâce à une documentation, que l’âge géologique de ces lieux correspond au Jurassique, que l’étage est oxfordien et que la carrière est formée de calcaire corallien. Quant aux  fossiles échinides découverts sur ce lieu, la plupart  étant connus depuis très longtemps, leur détermination nous confortera dans notre évaluation. Il apparaît donc par cet exemple, qu’il est aisé d’effectuer la détermination du genre. Par contre, pour le nom de l’espèce, cela devient plus ardu. Dans certain cas, il est même pratiquement impossible de trouver une description sur l’espèce. Et cela, pour une bonne raison : c’est que l’oursin par exemple, est une espèce rare et qu’il n’a pas été encore nommé .

C’est le cas que rencontra mon ami Paul Vankerkove, en fouillant la carrière. Il a mis a jour un oursin d’une taille exceptionnelle. Dans un premier temps, cet oursin lui apparut semblable a un cidaris, mais après une observation plus attentive sous binoculaire, il s’est avéré plus tard que l’oursin appartenait a la famille des  Diplocidaridae, une famille peu représentée sur ce site.

Dans le Moore, on a Diplocidaris et Tétracidaris ,ceux çi se reconnaissent grâce aux pores bi-sériés et disposés sur quatre rangs, ci-dessous je vais faire une description.      

L’oursin est comprimé latéralement, usé ou érodé, périprocte et péristome absents

 

Famille DIPLOCIDARIDAE Gregory,1900

Genre Diplocidaris ,Desor,1853

Diplocidaris Maheruensis nov sp ,Snyers,1997

 

1. DESCRIPTION

TEST 

Circulaire ,de grande taille ,d’aspect cidaroïde

Bombé en dessus et en dessous

Dimension du test : diamètre +/- 83 mm pour une hauteur de 48 mm

 

ZONE INTERAMBULACRAIRE

Deux rangées de 8 à 9 Tubercules Primaires perforés et crénelés

Le premier tubercule est comme une petite bosse ,non crénelée et le scrobicule est bien marqué

Tous les scrobicules sont  bien marqués, circulaires à la face supérieur et devenant elliptiques a l’approche du péristome, les scrobicules se touchent, ils sont séparés par une rangée de granules

Cercles scrobiculaires composés de gros granules espacés

Zone miliaire médiane assez étendue remplie de granules +/- homogènes

 

ZONE AMBULACRAIRE

l’aire ambulacraire étroite et presque droite

Deux rangées de tubercules très proche et ne laissant pas de place pour des petits granules

chaque tubercule a 2 plaques porifères (bi-sociées)

la zone porifère large ,composée de pores arrondis égaux entre eux

les pores sont disposés en zigzag sur toute la hauteur

2.DIFFERENCE PAR RAPPORT AUX AUTRES ESPECES D’ECRITES DANS LA PALEONTOLOGIE FRANCAISE 

Diplocidaris

 

Particularité

Diplocidaris Maheruensis

 

D.Dumortieri, Cotteau, 1863

 

Espèce du Bathonien 

5 à 6 tubercules par séries

Espèce  Oxfordienne

8 à 9 tubercules par séries

D.Gauthieri, Cotteau, 1878

 

Les tubercules diminuent brusquement de volume au dessus de l’ambitus

Les tubercules ne diminuent pas brusquement de volume au dessus de l’ambitus

D.Gigantea, (Agassiz)Desor, 1856

 

5 à 6 tubercules par séries

8 à 9 tubercules par séries

D.Etalloni, de Loriol, 1869

 

L’espace qui sépare les rangées de granules ambulacraire paraît lisses

Il n’y a pas d’espace entre les granules

Plaque interambulacraire

5 à 6 tubercules par séries

8 à 9 tubercules par séries

3.MESURES

Test

diamètre

hauteur

dia.péristome

longueur apex

83 mm

48 mm

34 mm

30 mm

Interambulacre

largeur

nombre tubercules

nb.tub.int.crénelés

nb.tub.int.réduits

38 mm

8 à 9

8

1

plaque interambulacraire

hauteur

largeur scrobicule

hauteur scrobicule

diamètre mamelon

diamètre mam.g.s.

9.5 mm

11 mm

9 mm

2.7 mm

 

nombre de granules dans

 

zone M.médiane

zone M.ambitalle

zone M.adradiale

zone M.subapicale

 

5 ?

3 ?

0 ?

Ambulacre

largeur

8.5 mm

Zone porifère

largeur

largeur du pore

largeur du sillon

3 mm

0.5 mm

1 mm

Zone interporifère

largeur

nb.tub.amb.ambitaux

 

2

assules ambulacraires

nombre dans un rang

en face p.i.ambitale

 


4.PHOTOS

               Face supérieure                                                     face  inférieure

5.CONCLUSION 

Malgré cette diagnose le mystère reste entier.

Le nom de l’espèce n’est pas valable " nomen nudum " car heureusement il y a des règles à respecter.

 Il faudrait parcourir les bibliothèques, les universités, les musées. et pourquoi pas le réseau  internet.

Pour mettre un nom sur une espèce considérée comme nouvelle, il faut s’assurer que ce nom n’a pas été utilisé valablement, pour désigner un type de l’espèce (holotype), il faut faire une publication et y figurer l’oursin.