PLANCHEITE

Cu8 (Si4O11)2 (OH)4 . xH2O

Silicate hydroxylé hydraté de cuivre.

(Voir Shattuckite)

 


La planchéite a souvent été confondue avec la shattuckite, une espèce très proche en composition et en structure. Ce sont deux silicates hydratés de cuivre. Ils sont orthorhombiques holoèdres et ce sont des inosilicates.

Malgré le fait que le minéralogiste français Guillemin les ait identifiées comme étant un unique minéral (1961), il s’agit pourtant d’espèces différentes. En plus de leur structure typiquement différente, un critère analytique supporte cette évidence : c’est la différence marquée de l’angle des axes optiques (2V = 56°45’ pour la planchéite et 2V = 88°49’ pour la shattuckite).

 

LOCALITE-TYPE

Le grand minéralogiste français A. LACROIX a identifié (1908) la nature de ce minéral sur du matériel fourni par l’explorateur français PLANCHÉ. L’échantillon type provient de Mindouli (Congo français).

 

MORPHOLOGIE :

Les cristaux de planchéite et de shattuckite se présentent sous l’aspect de fibres soyeuses dont les aspects sont si proches qu’ils sont très souvent été confondus. Seule une diffraction des RX permet leur identification. Ces cristaux fibreux peuvent aussi s’associer en sphérolites à structure fibroradiée. La planchéite peut aussi apparaître sous un aspect asbestiforme. Fréquemment, elle se trouve associée au chrysocolle.

La planchéite est pléochroïque : Z = bleu intense, X = bleu pâle.

 

PSEUDOMORPHOSES

La planchéite forment de jolies pseudomorphoses de calcite, dioptase et cuprite. La séquence peut même être double, la calcite se « pseudomorphosant » en dioptase dans un premier stade, puis en planchéite.

 

IDENTIFICATION GROSSIERE

Les analystes ont fait une constatation empirique : les shattuckites sont colorées en bleu plus intense que les planchéites. Ces dernières sont plutôt de teinte bleu ciel. Mais attention, ceci n’est qu’une indication. Ainsi, le dernier échantillon présenté est une planchéite, malgré sa couleur bleue intense (analyse du Prof. Vochten – Antwerpen).

 

STRUCTURE :

La planchéite possède sensiblement la même structure que la shattuckite. Les deux espèces sont constituées de couches (CuO2)n (comme dans le type brucite). Mais alors que dans la shattuckite, ces couches sont unies par des chaînes simples du type pyroxène (SiO3)n , les chaînes sont du type amphibole (Si4O11)n (et donc doubles) dans la planchéite. Il y a aussi de l’eau dans la structure, en quantité variable mais x < 0.43. Cette eau semble être de nature zéolitique.

Groupe spatial : Pcnb.

a = 19,043, b =  20,129, c = 5,269 Å     Z = 4.          D(calc.) = 3,815.

 

Conclusion :

D’un point de vue structural, ce couple planchéite – shattuckite est également un bel exemple de la même dualité qui existe entre les pyroxènes et les amphiboles, éternelle tarte à la crème des potaches en cristallographie (lors d’une époque plutôt révolue).

L’amateur se doit de rester prudent lorsqu’il nomme shattuckite un échantillon.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Howard T. Evans, J r and Mary E. Mrose, The crystal chemistry of the hydrous copper silicates, shattuckite and plancheite, Americ. Mineral. 62, 491 – 502 (1977). 

Roger WARIN.