SHATTUCKITE

Cu5 (SiO3)4 (OH)2

Silicate hydroxylé de cuivre.

(Voir Planchéite)

 


La shattuckite a souvent été confondue avec la planchéite, une espèce très proche en composition et en structure. Ce sont deux silicates hydratés de cuivre. Ils sont orthorhombiques holoèdres et ce sont des inosilicates.

Malgré le fait que le minéralogiste français Guillemin les ait identifiées comme étant un unique minéral (1961), il s’agit pourtant d’espèces différentiées. En plus de leur structure typiquement différente, un critère analytique supporte cette évidence : c’est la différence marquée de l’angle des axes optiques (2V = 56°45’ pour la planchéite et 2V = 88°49’ pour la shattuckite).
 

LOCALITE-TYPE

Le nom illustre la localité – type : Shattuck mine, Bisbee, Warren District, Mule Mts, Cochise Co., Arizona (1915).

 

MORPHOLOGIE :

Les cristaux de planchéite et de shattuckite se présentent sous l’aspect de fibres soyeuses dont les aspects sont si proches qu’ils sont très souvent été confondus. Seule une diffraction des RX permet leur identification.

La shattuckite est pléochroïque : Z = bleu intense, X = Y = incolore.

Il existe une exception heureuse chez ces minéraux soyeux ou fibreux, quelques cristaux idiomorphes de shattuckite ont été trouvés à Ajo, Little Ajo Mts, Pima Co., Arizona, dont voici le dessin [1].

 

Shattuckite, habitus d’Ajo, Arizona. a {100}, b {010}, u {140}, n {120}, e {201}, t {161} et Φ {321}.

 

IDENTIFICATION GROSSIERE

Les analystes ont fait une constatation empirique : les shattuckites sont colorées en bleu plus intense que les planchéites. Ces dernières sont plutôt de teinte bleu ciel. Mais attention, ceci n’est qu’une indication.

 

STRUCTURE :

La shattuckite [1] possède sensiblement la même structure que la planchéite. Les deux espèces sont constituées de couches (CuO2)n (comme dans le type brucite). Mais alors que dans la shattuckite, ces couches sont unies par des chaînes simples en zigzag du type pyroxène (SiO3)n , les chaînes sont du type amphibole (Si4O11)n (et donc doubles) dans la planchéite.

Groupe spatial : Pcab.

a = 9,885, b =  19,832, c = 5,3825 Å  Z = 4.    D(calc.) = 4,128.

 

PSEUDOMORPHOSES :

La shattuckite forme à Tantara (Katanga – R. D. Congo) de jolies pseudomorphoses de calcite, dioptase et cuprite.

 

CONCLUSION

D’un point de vue structural, ce couple planchéite – shattuckite est également un bel exemple de la même dualité qui existe entre les pyroxènes et les amphiboles, éternelle tarte à la crème des potaches en cristallographie (lors d’une époque plutôt révolue).

L’amateur se doit de rester prudent lorsqu’il nomme shattuckite un échantillon.  

BIBLIOGRAPHIE :

[1] Howard T. Evans, J r and Mary E. Mrose, The crystal chemistry of the hydrous copper silicates, shattuckite and plancheite, Americ. Mineral. 62, 491 – 502 (1977). 

Roger WARIN.